dimanche, juin 14, 2020




l’Esprit à froid 

enchaîné

aux médiocrités raisonnantes

dans 
la prison 
d’

un corps inassouvi


















il en appelle
au grand vent qui fera s’effondrer toutes
les vieilles architectures

qui 
détruira
la morale figée
les obligations de pure
forme

l’hypocrisie 
des bien pensants
pour qu’enfin sur leurs ruines 
puisse naître 

une autre vie  la  vraie vie 



tout existe déjà 
de toute façon partout

quelquefois 
l’assemblage est la reproduction 
d’

un modèle

quelquefois 
l’assemblage est le refus de la reproduction
d’

un modèle

quelquefois l’assemblage 
joue dans les deux 
équipes




les mots attendent
les mots dorment
les mots se font kidnapper
les mots se font harponner

les mots se brandissent comme des scalps

les mots se crachent
les mots tuent
les mots abîment
les mots sauvent
les mots consolent

les mots 
sont des animaux
des poissons de rivière lisses
gluants à attraper pour se nourrir




un océan 

à peine 
se ride encore et
sur son silence ne demeure 
qu’

une danse 
concentrique de cercles 
de plus en plus large de moins 
en moins nette comme  
après 

une 
noyade
un naufrage































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