samedi, mai 09, 2020



Vénus entre dans les cavernes des forgerons
et des ermites


les sauvages dansent sans cesse la fête 
de la nuit


les Bacchantes des banlieues sanglotent et la lune brûle 
et hurle


des groupes de beffrois chantent les idées 
des peuples


et une heure je suis descendu dans le mouvement d’un boulevard de Bagdad où des compagnies ont chanté la joie du travail nouveau sous une brise épaisse circulant sans pouvoir éluder les fabuleux fantômes des monts où l’on a dû se retrouver.










les cerfs tètent Diane 


le paradis des orages s’effondre 


des corporations de chanteurs géants accourent dans des vêtements et des oriflammes éclatants comme la lumière des cimes 


l’écroulement des apothéoses rejoint les champs des hauteurs où les centauresses séraphiques évoluent parmi les avalanches


sur les plates-formes au milieu des gouffres les Rolands 
sonnent leur bravoure




des chalets de cristal et de bois qui se meuvent sur des rails 
et des poulies invisibles




des fêtes amoureuses sonnent sur les canaux pendus 
derrière les chalets


la chasse des carillons crie 
dans les gorges



sur les versants des moissons de fleurs grandes comme nos armes et nos coupes
mugissent




c’est un peuple pour qui se sont montés ces Alleghanys 
et ces Libans de rêve  




les vieux cratères ceints de colosses et de palmiers de cuivre rugissent mélodieusement 
dans les feux




des cortèges de Mabs en robes rousses 
opalines, montent 
des ravines


des châteaux bâtis en os sort la musique 
inconnue




sur les passerelles de l’abîme et les toits des auberges 
l’ardeur du ciel pavoise 
les mâts




Au-dessus du niveau des plus hautes crêtes une mer troublée par la naissance éternelle de Vénus  chargée de flottes orphéoniques et de la rumeur des perles et des conques précieuses  la mer s’assombrit parfois avec des éclats mortels



là-haut

les pieds dans la cascade et les ronces


ce sont des villes 





































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