samedi, décembre 28, 2019


de 
la caverne à la lumière 

et 

de 
la lumière à la caverne


Socrate

maintenant
mon cher Glaucon
il faut  appliquer point par point 
cette image à ce que nous avons dit plus haut

comparer le monde visible au séjour 
de la prison

et 

la lumière du feu qui l'éclaire à la puissance 
du soleil







quant à la montée 
dans la région supérieure 
et à la contemplation de ses objets

si tu la considères comme l'ascension de l'âme 
vers le lieu intelligible

tu ne te tromperas pas 
sur ma pensée

puisque aussi bien tu désires 
la connaître. 


Dieu sait si elle est vraie


pour moi 
telle est mon opinion 

dans le monde intelligible l'Idée du Bien est perçue la dernière et avec peine mais on ne la peut percevoir sans conclure qu'elle est la cause de tout ce qu'il y a de droit et de beau en toutes choses  qu'elle a  dans le monde visible  engendré la lumière et le souverain de la lumière   que  dans le monde intelligible  c'est elle-même qui est souveraine et dispense la vérité et l'intelligence   et qu'il faut la voir pour se conduire avec sagesse dans la vie privée et dans la vie publique


Glaucon

je partage 
ton opinion autant que je puis 
te suivre



Socrate

eh bien ! 

partage là encore sur ce point  et ne t'étonne pas que ceux qui se sont élevés à ces hauteurs ne veuillent plus s'occuper des affaires humaines  et que leurs âmes aspirent sans cesse à demeurer là-haut

Glaucon

Oui  c'est naturel






































le vrai lecteur doit être intelligent 

intelligent       inter-legere
savoir lire entre les choses



plus que malin

profondément sensible







avoir des connaissances 

un sens du possible

un lecteur 
expérimenté de ce genre peut faire

une lecture 
de texte plus intéressante que le texte lui-même



un grand écrivain 

est d'abord 

un grand lecteur

































elle affecte la description des corps

elle dévie et s'arrête

elle ne fait qu'un avec le mur

elle veut lier les cercles

elle n'est rien

elle est une maladresse

elle incite l'abandon

elle dit j'ai peur

elle est une accélération

elle est douceur et accident

elle est un petit squelette 

elle est un autre revers à la parole



*




herbe feuillage étoile vent 
saison ciel vigne pain lune cèdre sourcils neige 
sureau 



aller au soleil
goûter la tranquillité de la nuit
voir l'homme déplacer bras et jambes
le voir s'en étonner
l'entendre chanter dans les cabanes
se soûler de vin 
bouger les yeux


reconnaître les degrés successifs
craindre les doux accords
aimer l'appareillage des chambres claires
crier dans le sommeil



composer 
des séries provoque 
un vertige d'affection



entrer
dans la maison vide des pères

toucher
les joues pâles des sœurs


kk.2.2013































la poésie

c'est

peut-être

le rapport le plus vif entre la nature et la pensée

l'échange le plus électrique

le poète cosmographe


la poésie

est avant tout

le sens de l'ouverture

la figure du dehors



*




pipit sur le toit
parle l'habile terrasse
près
d'

une roue





























Vieil océan 

les différentes espèces de poissons 

que tu nourris n'ont pas juré fraternité entre elles

chaque espèce vit de son côté

les tempéraments et les conformations qui varient 

dans chacune d'elles

expliquent 

d'

une manière satisfaisante 

ce qui ne paraît d'abord 

qu'

une anomalie













il en est ainsi de l'homme
qui n'a pas les mêmes motifs d'excuse

un morceau de terre
est-il occupé par trente millions d'êtres humains

ceux-ci se croient obligés 
de ne pas se mêler de l'existence de leurs voisins 
fixés comme des racines sur le morceau de terre qui suit





en descendant du grand au petit

chaque homme vit comme un sauvage dans sa tanière

et en sort rarement pour visiter son semblable

accroupi pareillement dans 

une autre tanière



la grande
famille universelle des humains 
est 

une utopie 

digne de la
logique la plus médiocre




en outre
du spectacle 
de tes mamelles 
fécondes se dégage la notion 
d'ingratitude

car 

on
pense aussitôt 
à ces parents nombreux
assez ingrats envers le Créateur

pour abandonner 
le fruit de leur misérable
union


je te salue  vieil océan !




































un corps et un livre
ou plutôt des parties de chacun 
composent 

une pièce 
à deux voix








le corps 
image d'un corps nu 

voix
bruits de corps


le livre 
image et son   papier texte…

l'écriture d'abord contrapuntique les deux voix se suivent  se croisent sans jamais vraiment se rencontrer  s'unifie peu à peu   le corps et le livre se rencontrent  se superposent  s'enchevêtrent  jusqu'à ne plus discerner ce qui est de l'un et de l'autre



il s'agit d'une image de l'échange intime  qui se produit entre un homme et un livre  lors de la lecture 


le lecteur s'imprègne du livre  
du texte bien sûr mais aussi de sa matière  
de son odeur etc… 

il s'en imprègne jusque 
dans son 
corps


le livre de même s'imprègne du lecteur  de son corps par l'intermédiaire de ses mains  qui touche ses pages  les tournent  les cornent  Mais également de son esprit qui suinte à travers les mouvements du corps le plaisir  l'agacement etc  lié au texte par exemple

en réalité il n'est pas possible de différencier ce qui est de l'ordre du corps ou de l'esprit  Le lecteur et le livre s'enchevêtrent l'un l'autre  globalement
































féminin du
Je
Joie

l'entièreté de
l'Etre




tu n’entendrais plus geindre 

tes 

souliers entrouverts