Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
dimanche, décembre 22, 2019
la
page
représente
une forme de tournesol
qui comporte à sa base des fleurs
en étoile de mer et en
corolle
avec
la particularité
que le nombre de branches
de ces étoiles n’est pas identique
d’
une fleur à l’autre
les racines
sont très étranges
elles ressemblent à des boules de fléaux
c’est à dire des boules
et des pointes
sauf qu’ici
il s’agit de petits tubes ouverts
couvrant toutes ces boules
le nombre
de tubes est différent
d’
une racine à l’autre
les caractéristiques
de plantes sont globalement invariantes
il n'est pas à exclure
que dans le schéma global
d'inventivité du manuscrit l'auteur
ait voulu représenter des plantes si étranges
qu'aucune d'entre elles ne soit constante dans ses caractéristiques
d’autres descriptions
rendent tout aussi surprenante
l’imagination de l’auteur du manuscrit
les plantes envahissent le texte
ou en général sont dessinées de manière
imposante sur la page
elles sont un élément
fort du sens et du contenu du texte
sans lequel le manuscrit ne produirait aucun effet
à celui qui l'aurait
des feuilles
en étoiles à huit branches
sur
une tige simple
en haut de la plante
des fruits
sept par ramification
un ensemble
de petits grains bicolores
la racine
est
une sorte de pied de table
en forme de
cactus
une tige
plus complexe supporte
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feuilles de part et d’autre larges
et tombantes
le haut
de la fleur ressemble
à
un champignon
en forme
d’éponge à spore
les racines sont ici très longues
et fines
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plantes et
fleurs différentes
une
pourrait être
un liseron
par sa forme
enlacée
mais les feuilles sont ici trop pointues
comme ressemblant à des
flèches
chaque plante porte
un nom
il
ne s’agit donc pas de l’évolution
d’
une plante
ou
d’
une logique horticole
faisant varier la transformation de plante
Matière première
elle fait de la
hylé
une véritable
chose
enfler si longtemps logé à l'enseigne
des nuages qui vont aux fleurs
je me figure l'absent
sur sa présence affective et kinesthésique
affect et mouvement sont la matière
la hylé de l'image
en rangs réguliers de renfort semer
le beau mesquin notre inférieur
Je
butte parfois sur
une phrase
une
construction difficile
ou inhabituelle
je relis le passage
j'essaie de pénétrer son sens
de le dénuder de ce mur qui bloque le regard
pris dans le prochain effroi des cheveux
emmitouflé dans le feu oui
Je m'imagine parfois détenir
un palimpseste
ces pages que l'on a effacée
pour économiser
le papier
pour les réutiliser
scruter les fracas la trombe numide
pauvre en chapeaux pour qu'on l'essuie
il me semble que plusieurs écritures
se superposent
que des strates successives composent
le texte et le livre
Jan Bons
Labyrint
Institut Nederland
Amsterdam
*
chemin tortueux
le labyrinthe
est
un parcours sinueux
avec
une alternance
pas toujours régulière
de virage à 180° à gauche et à droite
le chemin
ne croise jamais la ligne
virtuelle
menant de l’entrée au
centre
anatomiquement,
le labyrinthe ressemble à trois organes
du corps humain
oreille interne
cochlée centre de l’équilibre
cerveau
cheminement
de la pensée pouvoir de concentration
intestins
pouvoir vitalisant
siège de la force vitale
un mouvement imprévisible
un rideau plié
une armoire livrée
une trace légère
une inertie qui paraît surgir
une profondeur inattendue
un lieu neuf
un vert
foncé
une résille
de filaments clairs
un éclat
velouté
un hoquet
rare
un tabac
dans le bec
la complétude des unités naturelles
cela sans discours
si ce n'est
tout à côté de la préposition
un ciel absolu
un miroir qui s'estompe
une question de frontière
de limite
de bordure
de périphérie
de cloison
de mur
de clôture
de séparation
d'étang
de jardinde lac
de marais
la
poésie prend la forme
d'
une âme symétrique
une
D.I.T
elle a dit Amabilité
elle dit Altérité
elle aura dit Affinité
elle aurait dit les mots
Agilité
Acidité
Animalité
*
elle a dit Biodiversité
elle dit Bipolarité
elle aura dit Bénédicité
elle aurait dit le mot
Bisexualité
elle a dit Causalité
elle dit Charité
elle aura dit Catholicité
elle aurait dit les mots
Combativité
Circularité
Curiosité
Contrevérité
les hommes
ne regardent que l'avant et l'après
ils
ignorent le pendant
ils
regardent les objets initiaux et finaux
ils
ignorent les transmutations
c'est pourtant
dans les transmutations
que se cache le secret de l'évolution
de l'Un qui est
le Réel
car l'Un et le Réel
sont
une seule
et même idée
l'Un et le Réel se confondent
bordé de rosée goutte en poire
à chaque envergure octets de mémoire
vive transparent jusqu'à l'os
une heure a plaidé la relaxe
libre d'aller à sa guise
je dis
tu dis
elle D I T
qui aime lorsque tu dis
j'aime
?
qui existe lorsque tu dis
j'existe
qui vit lorsque tu dis
je vis
qui pense lorsque tu dis
je pense
qui ressent lorsque tu dis
je ressens
qui rit lorsque tu dis
je ris
qui se souviens lorsque tu dis
je me souviens
qui veut lorsque tu dis
je veux
le poète dit
parler ensemble ça
et là reprendre
frivole enjambée vers
cœur à cœur fendre
*
qui accomplit lorsque tu dis
je m'accomplis
?
tant que tu croiras
que ce que tu appelles JE
existe réellement
les portes de l'Un te resteront triplement
fermées
ce n'est pas toi qui existes
vis et penses
ce sont les trois puissances
qui existent vivent et pensent à travers
toi
jaune
la couleur
chaude et la plus lumineuse
rappelle notamment
le citron
l'or
les blés mûrs
se faire
un danseur en
jaune
car danser au dernier bord
tout en jaune
glissant jaune
déjà prêt pour le retourrefais ton chemin à l'envers
remonte à la source
remonte par la voie de la vitalité
atteins l'intention
et mot après mot pas
à pas suivant regain
ils iront parlant sage
frisson
l'espoir maintient