mercredi, novembre 27, 2019


une habile synthèse

Etienne Klein

proposition

sans attendre que les physiciens accordent leurs violons, ne faudrait-il pas bricoler d’urgence une habile synthèse entre le présentisme et l’univers bloc, les mélanger astucieusement pour donner corps à l’idée que le futur existe déjà, que c’est une authentique réalité, mais que cette réalité n’est pas complètement configurée, pas intégralement définie, qu’il y a encore place pour du jeu, des espaces pour la volonté, le désir, l’invention… bref, plutôt que de faire joujou avec l’idée de fin du monde, ne serait-il pas temps de commencer à coloniser intellectuellement l’année 2050, comme on l’avait fait pour l’an 2000, puisque quelque soit le moteur du temps, cette année 2050 finira bien par atterrir dans le présent de tous ceux qui seront là en 2050 !



































la petite galaxie 

NGC 5195 

interagit 
gravitationnellement avec la grande 
ce qui crée sa forme 

grand style 



toujours et partout

les choses 

s'engendrent

dans

un 
mouvement 
incessant

une 
petite roue
une petite vis
du mécanisme général




au temps zéro

toutes les galaxies se touchent

et la densité est

infinie

*

les nombres servent à figurer

les formes

circonstancielles

du total














































Physique et réalité Thibault Damour







Bloc-Espace-Temps I 















Bloc-Espace-Temps II







Théorèmes 



































le Temps selon la Physique


le Temps n’est pas 
extérieur à l’univers matériel

le Temps n’est pas 

commun 
a toute la réalité mais 
peut-être défini que 

localement



le Temps est 
fondamentalement réversible 

le
passage du Temps
est 

une 
illusion


*




Conception habituelle du Temps


Le Temps est 
habituellement pensé comme 
quelque chose 


d’extérieur 
à l’univers matériel

de commun 
a toute la réalité

d'irréversible

qui passe ou coule
en entraînant le maintenant du passé

vers le futur

































le système 

commence à se contracter sous

l'effet de la gravitation

jusqu'à

une singularité


la densité est de nouveau
infinie

c'est 
l'univers oscillant

ce texte 
n'est pas à sa place

il n'est pas de lieu 
pour ce qui vient d'être écrit


*




l'éducation des yeux

n'est pas

une utopie

je vois toujours plus loin





si

l'herbe 
est la question de la vie

le sable 
en est peut-être la réponse





une singularité
une utopie































L’ouvrage 

Polygraphies – Les frontières du littéraire 


est publié sous la direction de Jean-Paul Dufiet et Élisabeth Nardout-Lafarge. Dès la préface, les deux chercheurs font part de leur étonnement devant le fait que cette notion de polygraphie a été peu considérée par la critique, alors qu’elle paraît particulièrement opérante, en particulier dans le champ de la littérature contemporaine : 










des concepts « post-modernes » tels que celui de l’écrit hétéroclite, de l’intertextualité, ou encore toute la réflexion sur les limites génériques entrent facilement dans le cadre d’une interrogation sur la polygraphie ; ce qui fait dire aux auteurs que cette dernière possède une « capacité analytique » opérant pour les auteurs comme pour les œuvres. 

Le recueil s'inscrit dans cet écart entre une notion considérée comme révolue et une pratique textuelle toujours bien vivante, à partir de cette affirmation forte, présentée au début du résumé de quatrième de couverture : « La plupart des écrivains sont des polygraphes. »




































Maintenant 
je vais tâcher de vous donner 

une idée 
de ce que la nature et l’art 
avaient fait pour le reste de l’île










D’abord on dit que le sol était très élevé au-dessus de la mer, et le rivage à pic. Tout autour de la ville régnait une plaine entourée elle-même d’un cercle de montagnes qui s’étendaient jusqu’à la mer ; sa surface était unie et régulière, sa forme oblongue ; elle avait d’un coté trois mille stades, et, depuis le centre jusqu’à la mer, au-dessus de deux mille. Toute cette partie de l’île était située au midi, et protégée contre le vent du nord. Les montagnes qui l’entouraient surpassaient, à ce que dit la renommée, en nombre, en grandeur et en beauté toutes celles qu’on peut voir aujourd’hui. 

*

Toute étude du mythe de l’Atlantide demande d’en revenir au « point-zéro » de la légende. L’île d’Atlas est mentionnée pour la première fois par Platon dans deux dialogues, le Timée et le Critias : deux dialogues dans lesquels un personnage raconte à Socrate et à ses camarades le très ancien récit de l’Atlantide, tel que l’aurait révélé – à travers plusieurs intermédiaires – un prêtre égyptien. Il est temps de rentrer dans le détail du texte platonicien



















































un polygraphe 

peut être 

un 
appareil 
électronique

qui enregistre plusieurs valeurs 
physiologiques 









il est utilisé 
dans de nombreux domaines
examen polygraphique ventilatoire

détecteur de mensonge






une sorte 
d'auteur littéraire 


polygraphe 
auteur


un 
papillon 
Polygrapha


un métier 
en Suisse
dans les arts graphiques


un film 
réalisé par Robert Lepage


les 
Polygraphes 
poligrafi

un 
mouvement littéraire 
d’intellectuels vénitiens réunis 
autour de Andrea Calmo
au xve siècle 
comme 

Ludovico Dolce
Francesco Sansovino
Girolamo Ruscelli

dans 

un 
courant de pensée

qui voulait 
imposer 

un style 
moderne d’écriture



la plupart des écrivains sont des polygraphes


































laisser 
s'agencer des énoncés désourcés 
de leur contexte

détournés
de leur cours

en polygraphe
je prélève cette phrase 
d'

un cerveau personnel
















le polygraphe

ne fournit pas de réponse 
absolue

mais juste

un 
ensemble
de données 
à interpréter 







































tout 

dans le monde a peur du temps

et le temps a peur des

pyramides











avec le temps

change 

la manière qu'à le temps de passer


la vérité 

vient avec le temps




ils

ont changé notre temps

pour ne jamais

oublier


24 H = 86 400 secondes


864

la terre avant le déluge



ils

ont gravé

le nombre dans la matière



le plus surprenant
est cet objet
arrêté

l'écoulement
et le flux qui maintenant
m'entraînent

vient 
d'

un échange 
des temps comme
superposés



quelque chose a commencé

mais

ce commencement dévoile 

à son tour

une couche 
de commencement
plus profonde





























sur les ailes des poumons

le conclave de sa tête

dessiner 
un rosier en hiver

dessiner
un rosier en automne

théorie des plis dans un oreiller

une vie
sans commencement

matière suffisante à se taire

un arc-en-ciel
par la matière sèche

un couteau sans lame








je  suis 


une 
tension
de rien et par rien

une absence de

une absence 
aussi précise parmi tout
l'absent

que peut

une présence
l'être dans le présent



un-rosier-un-oreiller-une vie

un-arc-en-ciel

une-tension-une-absence-une-présence


































élation

action d'élever
de s'élever  élévation au propre et au figuré

ce qui s'élève exhalaison

enflure


être élevé
dans la hiérarchie


fait
de s'élever contre  soulèvement
insurrection

fait
de s'élever soi-même élévation
hautaine


évagation 





fait
de laisser aller son esprit à l'aventure
disposition de l'esprit

qui l'empêche de se fixer
sur son objet


*



je

forme ainsi un 8 silencieux

souple

dont la lente giration m'amène

dans

un bâtiment ruiné