Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
mardi, octobre 29, 2019
il faut repartir
mais où
?
en rêve
?
en imagination
?
quelquefois je vois au ciel des plages
sans fin
couvertes de blanches nations
en joie
un grand vaisseau d'or au-dessus
de moi
agite ses pavillons multicolores
sous les brises du
matin
ces plages du ciel
sont un nouvel avatar
des bandes célestes que le poète
créait au temps du vertigineux voilage
entre
une question et une question
entre
un silence et un silence
le
murmure
de l'eau claire
la rivière
qui traverse le temps
sur
le passage extérieur
un champ / un arbre / une apocalypse tranquille
nous avons l'impression
que si toutes les questions scientifiques possibles
en venaient à recevoir leur réponse
on n'aurait pas
commencé à toucher au problème
de la vie
bien sûr à ce moment là
il n'y aurait pas
de questions
et
ce serait justement
cela la solution
avec le monde là devant lui
un champ
quelques arbres
un arbre
le jeu des vagues
ce qui est mystérieux
ce n'est pas le comment du monde
c'est tout simplement qu'il soit
avec
K.W ET W
une apocalypse tranquille
un étroit ruban / une pelouse anglaise
la rivière lente
s'enfonce
entre
des épaulements
de collines couvertes
de fougères et d'ajoncs
les
versants des forêts
jaunes
mordent
de plus en plus
sur le gris très gris
de la matinée
d'octobre
les arbres
dégagent un étroit ruban
de prairie
aussi net
qu'une pelouse anglaise
AZUR
Azur
aussi sûr
haussé sur
Zukofsky
*
nom donné anciennement au lapis-lazuli
appelé aussi quelquefois
pierre d'azur
matière colorante d'un bleu très foncé fabriquée à partir d'un verre que l'on obtient par grillage de la smaltine ou de la cobaltine et que l'on réduit ensuite en poudre très fine pour la préparation de diverses substances
Azur en boules
préparation contenant de l'indigo dissous dans de l'acide sulfurique très concentré et précipité par la potasse il sert aux blanchisseuses pour blanchir le linge jauni et lui donner plus d'éclat
Azur clair
céleste
lumineux
profond
l'azur des cieux des mers
mer
fleuve
lac
flots d'azur
des yeux d'azur
Grand délice
que celui de noyer
son regard dans l'immensité
du ciel et de la mer!
Solitude
silence
incomparable chasteté de l'azur!
Une petite voile
frissonnante à l'horizon
et qui
par
sa petitesse
et son isolement
imite mon irrémédiable existence
mélodie monotone
de la houle
toutes ces choses pensent par moi
ou je pense par elles
car
dans la grandeur de la rêverie
le moi se perd
vite!
Symbole de l'idéal
de l'infini
de l'absolu
et de façon plus restreinte
de notions
telles que la sérénité
l'espoir
la pureté
En vain!
L'Azur triomphe
et je l'entends qui chante
Dans les cloches
Mon âme
il se fait voix pour plus
Nous faire peur avec sa victoire méchante
Et du métal vivant sort
en bleus angélus!
Il roule par la brume
ancien et traverse Ta native agonie
ainsi qu'un glaive sûr
Où fuir
dans la révolte inutile et perverse?
Je suis hanté.
L'Azur! L'Azur! L'Azur! L'Azur!