Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
samedi, avril 28, 2018
Bouvard et Pécuchet
obstinément
méticuleux dans leur parcours encyclopédique
recopient
tout ce qui leur tombe sous la main
vieux journaux
affiches
cornets à tabac
De la poésie toute faite
*
Apollinaire
passant par une rue dont
le soleil est le clairon
donne le la
de la modernité
Tu lis les prospectus
les catalogues les affiches qui chantent
tout haut
Voici la poésie ce matin
De la poésie toute faite
La parole écrite refuse compromission
se propage par scission sera chemin
à travers l'obstacle l'incorporation
nécessaire d'une pensée
28 avril naissance de Karl Kraus
*
La liberté de la presse est l'ange exterminateur de la liberté
Auteur d'une œuvre monumentale qui n'est que très partiellement traduite en français, dramaturge, poète, essayiste, il a aussi et surtout été un satiriste et un pamphlétaire redouté. Il dénonçait avec la plus grande virulence, dans les pages de Die Fackel, la revue qu'il avait fondée et dont il a pendant presque quarante ans été le rédacteur à peu près exclusif, les compromissions, les dénis de justice et la corruption, et notamment la corruption de la langue en laquelle il voyait la source des plus grands maux de son époque, et dont il tenait la presse pour principale responsable.
Au commencement
un arbre
Avant la maison
une grotte
Avant la grotte
un marais
Avant le marais
un désert
le jardin était au milieu entre le trottoir et la rue
*
ce qui vint en premier
la rivière
le prêtre
le crime
les pompiers
la conquête
la fourchette
la gravité
le coton
le colibri
la puberté
INTRIGUE WILLIS
Lautréamont
intègre sans guillemets dans la prose magistralement cadencée des Chants de Maldoror la strophe du vol des étourneaux détournée sans vergogne d'un traité d'ornithologie
Avant de mettre à la besogne sans le dire et à contre-sens Vauvenargues pour le contraindre à servir d'arc-boutant à l'étrange essai de morale que sont les Poésies
De la poésie toute faite
23 24 26
avril
naissances de
Pascal Quignard / William Goyen / Ludwig Wittgenstein
Mer froide
printemps
On attend
Dans le silence
L'amour surgira ou ne naîtra jamais
aspiré dans son passé
Pas aisé de se désensorceler
/
Je marchai sous la pluie
des visages passaient sous un réverbère
Je te touche et te nomme
repasse dans ma mémoire les jours de soleil
/
La rage de la langue
de détruire sa nouveauté
revient toujours
La tragédie
l'arbre se dresse fermement
et ne plie pas
mais rompt
L.A. photographies Nancy parc Olry
le Hêtre Pleureur