dimanche, septembre 09, 2018



Koiliodaimôn 

signifie donc
ventre-esprit
ou 

ventre-dieu 

c’est-à-dire 

celui qui fait de son ventre 
un esprit 

Daimôn 

a aussi le sens 
de destin et plus précisément 
de partage

L’idée d’un ventre-partage 













Le banquet 
une fois encore est dressé 
mais à la condition qu’il éprouve

ici

l’idée collective 
d’un partage














L’adresse du banquet suppose 
que nous venions avec notre pain 
et nos couverts

Il répond ainsi à cette formule 
que Marcel Broodthaers 
donnait en 1974

lors d’un entretien avec Irmeline Lebeer

à propos de la profusion des coquilles d’œufs 
dans ces œuvres : 

mais sur la table 
où il y a trop 
d’œufs 

il y
manque 
le couteau
la fourchette et l’assiette 

Mais cette absence est fondamentale 
en ce qu’elle permet de 

faire parler l’œuf à table 

ou ajoute-t-il 

pour que le spectateur 
ait une idée originale sur la poule 

Ainsi si l’on vient avec son pain
et ses couverts

c’est pour que puisse se montrer 
l’image 

non pas de quelque chose
mais d’un usage laissé
en suspens


Ici l’usage est double, il est à la fois plastique en tant qu’il fait parler le réel et lui laisse la possibilité d’une teneur poiètique dans l’épreuve d’une adresse avec nous et avec notre étonnement devant ce qui advient et à la fois théorique en tant qu’il affirme, toujours, la nécessité de la puissance du spectateur pour qu’il y ait la possibilité d’un processus artistique. 

Ce que l’idée de l’activité artistique indique est qu’il s’agit toujours d’une manière non pas close et passive d’éprouver un dispositif extérieur, mais au contraire de l’épreuve d’une coréalisation effective. 

Le signe d’une crise sans précédent pour l’activité artistique se trouve dans sa transformation irréductible en objets et en valeurs symboliques caduques et silencieuses. 

Ce silence est infini 
parce qu’il replie l’être 
sur une perte de la connaissance

La connaissance n’est pas 
l’accumulation du savoir mais l’épreuve 
de l’usage de celui-ci

C’est parce que nous confondons toujours l’accumulation et l’usage que nous perdons le sens de l’activité, 

c’est-à-dire de l’agir 
et donc de l’activité artistique. 

C’est pour cela qu’il nous importe toujours de penser que la relation infiniment oubliée et occultée entre aliment et élément est fondamentale.

Elle indique ce que nous refusons de penser et qui est que dans l’usage il nous est impossible d’accumuler : c’est le silence de cette relation qui est inscrit dans la racine des termes aliment et élément. 

Or si nous accumulons nous perdons la possibilité d’une épreuve de l’activité artistique et la teneur de notre vivant matériel. 

C’est cela 
qui est aussi indiqué dans le 
koiliodaimôn.




Fabien Vallos, 

juin 2016



Devenir Dimanche
































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