samedi, novembre 04, 2017






Li Xin

naît en 1973 sur les berges du

Fleuve Jaune. 








Cet immense et puissant fleuve a influencé toute son enfance, par sa présence visuelle mais aussi ses odeurs et les murmures constants de son courant. Ce « peintre de l’eau » vit entre France et Chine depuis 2002. De ces « confluences franco-chinoises », Li Xin est peut-être l’artiste le plus révélateur.

Calligraphe d’un dialogue, « entre ciel et terre », son maniement de l’eau et de l’encre crée un langage pictural singulier pour des réalisations résolument modernes, comme peuvent en témoigner ses coopérations avec la maison Hermès en 2015 et la Manufacture Nationale de Sèvres en 2016. Ce sont donc divers supports qui se font l’écho de son art – céramiques, paravents, huiles, encres… – et de son cheminement personnel.

Après des abstractions largement nourries des écoles européennes, Li Xin revient à l’encre, médium phare de la civilisation chinoise. Mais si la tradition faisait du lavis le travail du pinceau, Li Xin en fait l’image de l’eau : loin des techniques ancestrales, l’eau devient l’élément créatif de ses abstractions naturelles. C’est ainsi un renouvellement technique mais aussi spirituel que propose Li Xin au travers de ses œuvres.





























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Des nuages ternes ont couvert

le ciel



La pluie commence 

à tomber


*



c'est triste une nuit 

sans étoile











Une vaste humidité
comme de mer et d'air mêlée
une seule matrice lisse
anonyme
sans surface ni profondeur
était le produit de ces nouveaux changements


*


























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Joan Mitchell

*


Quant à nous

qui aimons 

être surpris 







Nous n'oublions pas

la patience des fous

leur amour du détail



Quant à nous qui aimons être surpris

chaque nouveau petit bout de connaissance

ne fait qu'indiquer une ignorance plus grande




Il y a des extases de rocher 

et de vide


C'est le sel de la mer dans nos 

veines


Juste une goutte dans la tasse




Une longue série de vues d'un rêve

très éveillé

Une constante netteté qui affole l'exposition

et fixe le regard































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4 NOVEMBRE
Naissance de Maurice Roche

Tu pénétreras la nuit, de plus en plus profond :
lambeaux de souvenirs, débris sonores : fragments
que tu voudras lier les uns aux autres.

*













Il s'est expliqué dans CodeX : "Je tente de me/ fabriquer (hors de moi) une/ grande machine infernale et/ co(s)mique." Tout en recourant au formalisme, sa fabrique de textes ne tourne pas au procédé. Bien au contraire. Elle se fait l'écho de préoccupations universelles : destinée, absence, corps, pulsions, sénescence ("c'est naissance"), mort... cette dernière lui suggérant l'essentiel de sa prose comme ses accents cyniques. Dans le cycle de la naissance, de la maladie et du trépas -"Ce qu'il faut être con pour trépasser"-, Roche est un clown tragédien qui attend une mort annoncée depuis soixante-treize ans. Elle est survenue le 19 juillet 1997.






























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Par la fenêtre large de deux mesures
appelées ken
dans l'architecture traditionnelle  

soit un peu
plus de trois mètres cinquante

et haute d'environ soixante 
centimètres

il vit les fleurs de lotus prêtes
à s'ouvrir sur l'étang




Dans l'architecture japonaise traditionnelle
le Ken est la mesure classique entre deux piliers
soit 1,818 mètre


au-delà des terres infinies



































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