mercredi, mai 25, 2016

.




Ne vous 
lamentez pas sur les pissenlits
















parce que leurs têtes dorées deviennent grises 
en un rien de temps
et sont dispersées par le vent ;
car chaque saison les ramènera sur les gazons ;
mais combien de temps les graines de la justice
restent-elles sous la terre,
que de sang et que de cendres de choses précieuses
pour servir une floraison si rare et si libre.

































.
.



There is 

no mysterious essence 
















we can call a  place 

Place is change

It is motion killed by the mind

and preserved in the amber of memory


J.A. Baker



































.

.




David Lespiau

Récupération du sommeil 
est un livre de poésie, 



















en vers, qui mêle des motifs volontairement prosaïques: notes d’observation, micro-narrations, micro-fictions, figures de la culture populaire, bribes de journal… – le tout déplacé et remonté par la travail d’écriture. Ce travail se rapproche de celui de la pensée quand elle expérimente librement de nouvelles connexions, de nouveaux gestes, mouvements…; dans le travail du rêve, notamment, mais aussi dans le travail de la pensée saturée – saturation qui viendrait de la fatigue mentale, d’un contexte extrêmement dense, et également de tout ce que le corps – sexué et mortel – envoie comme informations multiples, en surimpression. Dès lors, chaque vers – vu ici comme formalisation textuelle de moments mentaux – devient presque une tentative de mouvement fin, parfois étrange, pour s’en sortir… HEROS-LIMITE  



*



Anne Malaprade

Le sommeil et la récupération recouvrent des expériences variées, faites de tout et de rien, de conscient et d’inconscient, de gestes et de rejets, d’inactivités et de menus travaux. « Récupérer le sommeil », est-ce à dire le rappeler, le reconquérir, l’investir autrement que par l’abandon de soi ? Ou bien faut-il entendre dans cette expression tout ce que l’on peut retrouver et peut-être maîtriser par un sommeil qui dans ce cas n’aurait justement pas disparu ?

On peut, effectivement, « récupérer le sommeil » — et le recycler — en travaillant : à savoir lire, écrire, réfléchir et s’inquiéter, tourner en rond, ranger, classer, nettoyer, faire de la place, anticiper des rencontres et des rendez-vous, préparer une valise, rédiger des listes, inventer des micro-histoires, imaginer des drames, compter moutons et autres animaux ... suite


*



David Lespiau





































.



.



Georg Simmel

Et de même que l’anse, 
tout en étant disposée à remplir son rôle pratique, 
ne doit pas briser l’unité formelle du vase, 














de même l’art de vivre exige de l’individu qu’il préserve son rôle dans l’unité organique close sur elle-même du cercle restreint, et qu’en même temps il serve les buts de l’unité plus large, tout en aidant par ce service, à l’insertion du cercle restreint dans celui qui l’entoure... Peut-être est-ce là la formule de la richesse de la vie, celle des hommes et celle des choses ; cette richesse en effet réside dans la multiplicité de leurs appartenances, dans la concomitance du dedans et du dehors, dans l’attachement et la fusion d’un côté, qui sont en même temps libération parce qu’ils ont comme pendant attachement et fusion d’un autre côté. En effet, (notre âme) ne s’accomplit que dans la mesure où elle participe entièrement, comme élément nécessaire, de l’harmonie de l’un, et en même temps pénètre dans les imbrications et significations de l’autre, non pas malgré la forme que cette appartenance lui impose, mais au moyen d’elle : comme si elle était le bras que l’un de ces deux mondes - le réel ou l’idéel - tend vers l’autre pour l’appréhender et se l’attacher, tout en se laissant appréhender et attacher par lui.



































.
.



I have cultivated 

in myself a sixth sense

an Ararat sense

the sense of attraction to a mountain


Osip Mandelstam





































.
.






Dennis Hlynsky

Ground Cloud

ici

































.