mercredi, avril 20, 2016

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Leili Anvar




















A l’époque médiévale, la tradition exigeait que, outre les connaissances strictement nécessaires à la composition de la poésie, les poètes soient versés de manière assez poussée dans les sciences de leur temps, de la botanique à la zoologie en passant par la gemmologie et l’astronomie (et son corollaire, l’astrologie). Cette exigence permettait de former des poètes capables de créer un système de métaphores en lien avec la réalité du monde dont leur poésie se devait d’être le reflet sublimé. C’est ainsi que dans la poésie amoureuse, toute une série d’images se sont mises en place pour exprimer la dimension cosmique de l’Être aimé, tantôt Lune, tantôt Soleil, tantôt Vénus… Rûmi, poète mystique du XIII siècle enrichira cet héritage de significations spirituelles, transfigurant les clichés et les transmuant, par une mise en abîme céleste, en métaphores vives qui, reflétées dans le cœur de l’amant, comme autant d’étoiles illuminent de leur éclat le miroir intérieur de l’âme.



Culture d'Islam 

présentée par Abdennour Bidar 
avec Leili Anvar, spécialiste de littérature persane

Poésie et Mystique































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POESIS réunit dans cette anthologie plus de cent auteurs qui rappellent la nécessité d’« Habiter poétiquement le monde ». Cette expression, empruntée à un célèbre vers du poète allemand Hölderlin, n’a jamais cessé depuis deux cents ans d’être citée ou commentée par des écrivains, des poètes et des philosophes de tous les pays.

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Laurent Margantin 
présente "Habiter poétiquement le monde", 
anthologie-manifeste, parue aux éditions Poesis, mars 2016.

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un point 
de concordance avec le monde




















même disposition profonde

même nature intime



un rapport d'analogie



la Mesure précise du temps




Elle pense peut-être
que son corps est le point zéro du monde


là où les chemins 
et les espaces viennent se croiser 

son corps n’est nulle part



son corps
est au cœur du monde 
ce petit noyau utopique à partir duquel 

elle rêve
elle parle 
elle avance 
elle imagine

elle perçoit les choses en leur place 
et elle les nie aussi par le pouvoir indéfini 
des utopies qu'elle imagine



son corps est comme la Cité du Soleil



il n’a pas de lieu
mais c’est de lui que sortent et que rayonnent 
tous les lieux possibles

réels ou utopiques






























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Elle
entre dans la vibration  
des silences d'où s'écrit l'indicible

















elle sentira s'opérer 
en elle une miraculeuse désincarnation 































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La Côte Sauvage

















Un chien noir, le museau rasant le sol , suivait une odeur dans la lande ; il disparut quelques secondes derrière un rocher isolé comme un moine en prière. Lorsque Olivier se retourna, une traînée de soleil traversa les nuages et répandit sur les flots une lumière blême. Il eut faim, sans savoir de quoi, il lui sembla grandir, devenir lumineux lui-même, le vent coulait dans ses veines et il sentait battre son cœur... Mourir était impossible. Il ne souhaitait rien, il n’avait rien à perdre, il était libre. Le soleil s’éteignit. Jean René Huguenin la côte sauvage










Jean René Huguenin est né à Paris en 1936. Son premier roman, La Côte Sauvage, connut un succès exceptionnel et fût salué comme une révélation. Il se tua deux ans plus tard dans un accident de voiture, à l'âge de 26 ans.




























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