mardi, avril 05, 2016

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Offering 
of reindeer horns 












by a Koryak shaman

1901

Photo by 

Waldemar Jochelson

































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MAGNITUDO PARVI

















les yeux pensifs
contemplent la nature



dans l'étendue
où tout s'efface



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l'esprit baigne 
dans l'unité sans lumière ni ténèbres

sans lumière
c'est-à-dire selon l'insondabilité 
de l'essence

sans ténèbres
c'est-à-dire non dépourvu
de nomination propre


tel un aigle




































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Mouvement

pensons à l'esprit













largement ouvertes

sont les portes du ciel


































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Citation



Nul ne développera jamais 

ses facultés intellectuelles s'il ne contrôle 

sa vie avec l'aide de la solitude. 



Tant de solitude, 

tant de force.



Thomas De Quincey





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Bonheur à moi 

j'ai compris le mot des énigmes



par un ciel d'orage

plus blême encore

pendules et calendriers

seront mis en pièces































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Les orchidées au printemps

les chrysanthèmes en automne

que cela jamais ne cesse

dure toujours













Célébrer le rite des âmes célestes

Pour accomplir le rite, que résonnent ensemble les tambours, que passe de main en main les fleurs, qu'alternent les danses ; Les plus belles d'entre les jeunes filles ouvrent le chant, qu'il soit contenu, harmonieux ! Les orchidées au printemps, les chrysanthèmes en automne, que cela jamais ne cesse ! dure toujours !







































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Dans La Peau de l'ombre 






















Joël Gayraud 
consacre un chapitre au mot 

serendipity



Il est certains mots étrangers qui s'imposent à notre mémoire par leur seule vêture sonore, mais dont la signification continue de nous rester opaque, soit que nous ne parvenions pas à la fixer en nous, soit que nous n'entreprenions rien pour la rechercher. Ainsi en fut-il longtemps pour moi du mot anglais serendipity qui sonnait comme un composé bizarre de sérénité et de compassion. Des années durant, je conservai serendipity dans ma tête, me refusant d'en aller consulter le sens dans le dictionnaire, sans doute par crainte d'être déçu par une définition qui, en un brusque retour au principe de réalité, ruinerait tout le charme des syllabes étrangères. Mais il y a peu de temps, retrouvant ce mot dans un texte et ne pouvant parvenir à en deviner le sens, malgré le contexte et peut-être à cause d'un obscurcissement de l'esprit dû à ce charme même, j'ai dû me résoudre à recourir au dictionnaire. Quelle n'a pas été alors ma surprise de découvrir qu'il n'existe pas de terme français correspondant à serendipity et qu'il convient de le rendre selon le contexte par au moins deux périphrases : « découverte heureuse ou inattendue » ; « don de faire des trouvailles ». Ce mot désigne donc aussi bien l'objet trouvé si cher aux surréalistes, que la faculté, par eux développée au plus haut point, de découvrir ces objets. Et la révélation de cette double signification sonna en moi comme une trouvaille qui en redoubla le charme phonétique et, déjouant mes craintes, échoua à l'effacer.











































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Marche tête baissée, 





















crois-moi, simplement ce geste, dans l’arrondi de la nuque, marche en regardant ton ombre caresser les détails du monde, en laissant ton ombre caresser le monde, il n’est pas grave qu’elle perde un peu sa forme ni qu’elle oublie d’être rectiligne, crois-moi, un instant oublie le désespoir de l’horizon et ses exigences impossibles, suspends le désespoir géométrique aux oscillations de la marche, à la fascination lente de la marche. Elle berce nos désespoirs dans le crépuscule incliné qui se laisse rejoindre de ce seul mouvement.

Et un instant, 
la vie est aussi légère que ton pas.



Isabelle Pariente-Butterlin
De la tendresse jusqu’au déchirement (18)
aux bords des mondes



































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