mardi, avril 05, 2016

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Marche tête baissée, 





















crois-moi, simplement ce geste, dans l’arrondi de la nuque, marche en regardant ton ombre caresser les détails du monde, en laissant ton ombre caresser le monde, il n’est pas grave qu’elle perde un peu sa forme ni qu’elle oublie d’être rectiligne, crois-moi, un instant oublie le désespoir de l’horizon et ses exigences impossibles, suspends le désespoir géométrique aux oscillations de la marche, à la fascination lente de la marche. Elle berce nos désespoirs dans le crépuscule incliné qui se laisse rejoindre de ce seul mouvement.

Et un instant, 
la vie est aussi légère que ton pas.



Isabelle Pariente-Butterlin
De la tendresse jusqu’au déchirement (18)
aux bords des mondes



































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