mercredi, novembre 11, 2015

.





le signe de la santé













deux bras deux jambes

en haut la tête

c'est le pentagramme

le tétragramme humain

le microcosme


Esprit

F.O.R.T.



toucher 
goût odorat ouïe vue

sagesse amour 
vérité justice bonté



*



Dans le Timée, 

Platon associe les quatre Éléments aux quatre polyèdres, dits solides platoniciens (cube/Terre, icosaèdre/Eau, octaèdre/Air, tétraèdre/Feu), et il donne au Tout la forme du dodécaèdre régulier (Phédon, 110b ; Timée, 55c). En joignant les cinq sommets du pentagone, on fait apparaître cinq triangles isocèles en forme d'étoiles à cinq branches : le pentagramme ou pentalpha6. Le dodécaèdre présente cinq angles de 108 degrés.



Euclide, 

dans ses Éléments de géométrie (vers 300 av. J.-C.), expose les propriétés du pentagramme et du décaèdre, dans les livres IV, 11 et XIII, 17.



Le divin Pythagore

ne mettait jamais en tête de ses lettres, ni Joie ni Prospérité; il commençait toujours par Hugiaine ! υγεία Santé.Voilà pourquoi le triple triangle enlacé, formé de cinq lignes le pentagramme, qui servait de symbole à tous ceux de cette secte, était nommé par eux 

le signe de la santé








L.A.Photographie 
dans le train entre Corniglia et Moneglia 
novembre 2015

la petite étoile 
bleue sur l'une des chaussures































.




Moneglia













poésie du marcheur



je choisis mon parcours

mon rythme

mes représentations


une affirmation libre


tout est facile


coïncidence des circulations



coeur 

sang et les flux de la terre






L.A.Photographies novembre 2015




























.
.





Je suppose 
que vous savez 
où l'automne commence? 


















Il commence 
exactement à 235 pas 
de l'arbre marqué M 312, 
j'ai compté les pas. 



Vous êtes allé au col La Croix? Vous voyez la piste qui va au lac du Lauzon? A l'endroit où elle travers les prés à chamois en pente très raide; vous passez deux crevasses d'éboulis assez moches, vous arrivez juste sous l'aplomb de la face ouest du Ferrand. Paysage minéral, parfaitement tellurique; gneiss, porphyre, grès, serpentine, schistes pourris. Horizons entièrement fermés de roches acérées, aiguilles de Lus, canines, molaires, incisives, dents de chiens, de lions, de tigres et de poissons carnassiers. De là, à votre gauche, piste pour les cheminées d'accès du Ferrand: alpinisme, panorama. A votre droite, traces imperceptibles dans des pulvérisations de rochasses couvertes de diatomées. Suivre ces traces qui contournent un épaulement et, dans un creux comme un bol de faïence, trouer le plus haut quadrillage forestier; peut-être deux cents arbres avec, à l'orée nord, un frêne marqué au minium M 312. Là-bas, devant, et à deux cent trente-cinq pas, planté directement dans la pente de la faïence, un autre frêne. C'est là que l'automne commence.


C'est instantané. Est-ce qu'il y a eu une sorte de mot d'ordre donné, hier soir, pendant que vous tourniez le dos au ciel pour faire votre soupe? Ce matin, comme vous ouvrez l'œil, vous voyez mon frêne qui s'est planté une aigrette de plumes de perroquet jaune d'or sur le crâne. Le temps de vous occuper du café et de ramasser tout ce qui traîne quand on couche dehors et il ne s'agit déjà plus d'aigrette, mais de tout un casque fait des plumes les plus rares, des roses, des grises, des rouille… Puis, ce sont des buffleteries, des fourragères, des épaulettes, des devantiers, des cuirasses qu'il se pend et qu'il se plaque partout; et tout ça est fait de ce que le monde a de plus rutilant et de plus vermeil. Enfin, le voilà dans ses armures et fanfreluches complètes de prêtre-guerrier qui frottaille de petites crécelles de bois sec. 


M 312 n'est pas en reste. Lui, ce sont des aumusses qu'il se met; des soutanes de miel, des jupons d'évêques, des étoles couvertes de blasons et de rois de cartes. Les mélèzes se couvrent de capuchons et de limousines en peaux de marmottes, les érables se guêtrent de houseaux rouges, enfilent des pantalons de zouaves, s'enveloppent de capes de bourreaux, se coiffent du béret des Borgia. Le temps de les voir faire et déjà les prairies à chamois bleuissent de colchiques. Quand, en retournant, vous arrivez au-dessus du col La Croix, c'est d'abord pour vous trouver en face du premier coucher de soleil de la saison: du bariolage barbare des murs: puis, vous voyez en bas cette conque d'herbe qui n'était que de foin lorsque vous êtes passé, il y a deux ou trois jours, devenue maintenant cratère de bronze autour duquel montent la garde les Indiens, les Aztèques, les pétrisseurs de sang, les batteurs d'or, les mineurs d'ocre, les papes, les cardinaux, les évêques, les chevaliers de la forêt; entremêlant les tiares, les bonnets, les casques, les jupes, les chairs peintes, les pans brodés, les feuillages d'automne, des frênes, des hêtres, des érables, des amelanciers, des ormes, des rouvres, des bouleaux, des tembles, des sycomores, des mélèzes et des sapins dont le vert-noir exalte toutes les autres couleurs.


Chaque soir, désormais, les murailles du ciel seront peintes avec des enduits qui facilitent l'acceptation de la cruauté et délivrent les sacrificateurs de tout remords. L'Ouest, badigeonné de pourpre, saigne sur des rochers qui sont incontestablement bien plus beaux sanglants que ce qu'ils étaient d'ordinaire rose satiné ou du bel azur commun dont les peignaient les soirs d'été, à l'heure où Vénus était douce comme un grain d'orge. Un blême vert, un violet, des taches de soufre et parfois même une poignée de plâtre là où la lumière est la plus intense, cependant que sur les trois autres murailles s'entassentles blocs compacts d'une nuit, non plus lisse et luisante, mais louche et agglomérée en d'inquiétantes constructions: tels sont les sujets de méditation proposés par les fresques du monastère des montagnes. Les arbres font bruire inlassablement dans l'ombre de petites crécelles de bois sec.

Jean Giono, 
Un roi sans divertissement,

Pages 
35 à 38 Folio

1948


























.

.




d’abord 
le silence du pas






















les cailloux 
roulent sans bruit

les vagues
se fracassent sur des rochers 
de feutre

l’homme n’entend plus 
que le battement de son cœur

il s’affole 
et va vers l’immobilité


on dit 
que le cœur danse 
une dernière fois avant de mourir


l’homme 
écoute son cœur danser


le silence 
tombe comme une sentence


un rideau sur la mer 


le ciel a rejoint l’eau 

l’horizon tient 
dans le creux de la main


un décor se crée 
à la mesure de ce cœur qui s’éteint


l’homme 
lève la main 
pour saisir dans sa paume
les rochers


il voudrait vider le paysage 


qu’il devienne 
parchemin pour y tracer 
son dernier livre





Moi 
Abraham Aboulafia
à ce jour 
je rejoins le silence
cette main n’écrira plus ! 

Les traces perdues 
se confondront avec la mer 

le sable

Sans bruit 
toujours le monde continue 
le livre




L.A.Photographie Mar Ligure Moneglia
novembre 2015

















.