mercredi, février 25, 2015

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Henri Matisse





Notre-Dame 1914








tenir ferme le journal

écrire régulièrement



en ce temps-là

il était une fois

ça a commencé comme ça




j'ouvre

l'École des Profondeurs



je peux avancer

parce que je vais dans

le mystère


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le Saint-Esprit souffle

où il veut

à travers tous les instruments

et toutes les syllabes




langues de feu

improvisations sans effort




Mystère de la musique

Mystère du silence

Mystère de la foi





la foi

substance des choses espérées

argument des choses invisibles







vous entendez mon silence ?


dit la voix

de l'École du Mystère


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L’énigme est un fragment qui 

joint à un autre fragment qui lui convient

forme un tout



le mystère  au contraire

a toujours été évoqué par l’image du voile 

ce vieux complice du lointain


Le lointain apparaît voilé




















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Eucha­ris­tie 
















vient du grec  eucha­ri­stein  qui signi­fie 

action de grâce 


À la messe, les chré­tiens se réunissent pour célé­brer Jésus-Christ mort et res­­sus­­cité, pour s’as­so­cier à sa vie nouvelle, pour faire corps en l' Église. L’Eu­­cha­­ris­­tie, troi­sième sacre­ment de l’ini­tia­tion chré­tienne, est le seul sacre­ment accom­pli par Jésus lui-même. Elle a été insti­tuée lors de la Cène, le dernier repas de Jésus, avec ses apôtres. Ce geste est parti­cu­liè­re­ment commé­moré lors de la célé­bra­tion du Jeudi saint. L’Eu­cha­ris­tie, ou la messe, est un rappel de la dernière Cène, qui annonce elle-même la mort et  la résur­rec­tion de Jésus Christ, cœur de la foi chré­tienne. C’est une actua­li­sa­tion de cet évène­ment et non sa répé­ti­tion ou son simple souve­nir.


L’Eu­cha­ris­tie struc­ture la vie chré­tienne, elle la ponc­tue, elle est la respi­ra­tion de la vie spiri­tuelle. Elle « est la source et le sommet de toute la vie chré­tienne » (Lumen Gentium, 11), c’est-à-dire que le chré­tien y puise sa vie, d’une part, et y réalise sa voca­tion d’union intime avec Dieu, d’autre part.



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Du même mouvement, dans un ciboire d'or, ce vin blanc se transforme en sang. On passe du jaune au rouge, on brandit ce miracle incompréhensible et scandaleux, on le boit, on s'agenouille, on se relève, et là, selon le pays où on se trouve, on psalmodie : "Mystère de la foi."

Philippe Sollers , L'École du Mystère

















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L'Ecole du Mystère est évidemment le contraire de l'institution scolaire en plein naufrage. La Nature est ici le seul professeur, pas de "bourse", d'habilitation, de passe-droits, de recommandations cléricales. Le coeur répond, ou pas, à la nature universelle, c'est une résonance (ganying en chinois). Je n'ai rien appris, sauf le nécessaire, à l'école, mais l'Ecole du Mystère n'a rien de socialement nécessaire, et il serait impossible de décrire son programme (il n'y en a pas). J'apprends, voilà tout. J'apprends en étudiant, soit, mais surtout en dormant, en rêvant, en parlant, en nageant, en baisant. Personne ne me dit ce qui est bien ou mal. J'apprends. 


Je sais que je fais des progrès en m'allongeant pour dormir. Agitation, mauvais signe. Bon signe : la sensation d'un halo bleu au-dessus de ma tête, d'une brume bienveillante, d'un encouragement, d'une protection. D'un nimbe, quoi, mais je n'ai pas dit "auréole". Je ne suis pas un saint, loin de là. Le plus drôle, c'est que j'ai pu fréquenter des écoles, m'y ennuyer férocement, mais aussi faire semblant de comprendre, rédiger des devoirs et des dissertations, passer des examens, être reçu sans difficulté, avant de décrocher, et de suivre ma voie, à l'étoile. 


Je revois des fonds de classe, des lycées, des amphithéâtres, certains visages, des tableaux noirs, des cours de récréation, des chiottes, des tables. J'écoute très vaguement, et je ne fais rien. Je m'arrange pour être malade, je "sèche" la plupart des cours, mais, providence, je me faufile, je passe, ni vu ni connu, tous les contrôles. Vous me demandez comment j'ai fait : je n'en sais rien.

Ph.S.


citations & extraits

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un film de G.K.Galabov et Sophie Zhang





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