mardi, mai 08, 2012

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Matvei Yankelevich






This is a very long story 1999
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FEMME

LES FEMMES













FEMME
Deux seins d'or :
                  deux yeux d'or
ventre neigeux brodé de mousse noire




FEMME
Pressant ses mamelons
                     mamelons en forme d'étoile
rire des lèvres belles






FEMME
Sur le dos d'un cheval




FEMME
Debout les bras levés

                          Des oiseaux s'échappent de sa tête
ornée de cosses
de pavot



FEMME
Jambes dansantes
étalant fièrement l'or de ses larges seins




FEMME
Sobre et profonde
          comme un marbre sauvage
cambrant les rondeurs  de ses reins




FEMME
Amoureuse dont on lisse les cheveux


FEMME
Qui épuise ses trésors avec tranquillité
laissant traîner sa pâle joue en fleur

Front terrible et doux

                                           longs cheveux bleus

Étrangement belle






FEMME
portée un instant
l'épouvante
Amour
appel de vie et chanson d'action


FEMME
rêves
 ou promenades immenses

FEMME
dans le soleil
la main sur sa poitrine tranquille

FEMME
les pieds dans les glaïeuls

FEMME

FEMME
                                 Chair Marbre Fleur 
au nom doux et sacré de la grande Vénus



FEMME
       gigantesquement belle
sur un grand char d'airain

Aphrodité marine aux grands yeux noir vainqueurs







FEMME
calme fantôme
blanc

FEMME
           enfant
          par un fleuve
                  emporté




FEMME   dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits




FEMME
louée jusqu'au mois d'août


FEMME
aux petits airs charmants
sous l'ombre du faux col effrayant de son père





FEMME qui crie
de parole
je suis une Femme atmosphère
Femme irréfutable
de chair
flexible
de grand style
je suis une Femme automobile
mobile
élastique
Femme collier
je suis une Femme en soie
qui ne sait rien
qui sait tout
Femme journée
Femme poupée
Femme de plein soleil
je suis une Femme de fin de journée
Femme horloge
ouragan
je suis une Femme blanche
Femme de lueur argentée
de lueur ambrée
je suis une Femme d'émeraude
Femme abalone
Femme abandonnée
charabia
abasourdie
aborigène
fugitive
africaine
absente
transparente
Femme absinthe
absorbée
tyranisée
contemporaine
Femme railleuse
Femme qui rêve à l'intérieur de sa maison





work in progress !
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Odillon-Jean
Périer




Mystérieuse et ressemblante
Secrète comme une vivante

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Donne-moi la main
Il va faire jour
Le papier d'argent fait un éclairage
Étrange

Écoutons parler
Écoutons mentir
Écoutons partir
Les autres

Et quand je voudrai
Que le jour commence
Je mettrai le feu
Au papier d'argent

*

Les pieds nus de ma poésie
Ont peu de poids
Cherche la trace de ses pas
Sur cette eau tranquille
Comme un visage éclairé

Toute puissance agenouillée
Chanson matinale

Que la paix de l'amour commence sous nos pas
Février 1927













Odillon-Jean Périer (1901-1928). Précoce, brillant, il dirige avec Franz Hellens une revue, publiée à Bruxelles, qui devient célèbre : le disque vert. Il se lie avec les écrivains de la Nouvelle Revue Française, publie (le premier) Henri Michaux, écrit poèmes, fiction, théâtre. La maladie ne lui laisse pas de délai de grâce. C'est pourtant la grâce d'écrire qui l'habite. Il capture l'esprit de l'avant-garde et l'habille en virtuose déchiré d'un éclatant classicisme.




Orphée
Petite Grande collection dirigée par Claude Michel Cluny

La poésie est la première parole

Mythes
épopées
Oracles
Voix des mystères et des
mystiques

de l'amour
de l'indignation
de la révolte
de l'espoir
de l'humour
de la vie quotidienne
de la solitude

Introuvables ou retraduites
Classiques ou contemporaines
familières ou méconnues
ce son voix innombrables que la collection Orphée
a souhaité faire entendre



Plus que jamais

 les nôtres




Le mythe raconte que la tête d’Orphée
tranchée par les ménades
chantait toujours dans le courant du fleuve l’emportant…

C’est  d’une certaine manière
cette voix indestructible qui se fait entendre
contre  vents et marées de la sauvagerie marchande…

Au hasard comme en maraude
sur la toile ou chez les libraires
ces petits volumes
à la couverture grise ou jaune
se dénichent désormais
à l’éventaire des soldeurs…

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Vija Celmins


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PROMENADE


Beaux arbres noirs

Douceur de bouches heureuses

Facilité


Grâce de la terre

En un seul éventail


Allons en paix

Restons entier

Allons vers le jour légèrement
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Où sont les paysages purs
Le silence et la liberté















Odillon-Jean
Perier
Le promeneur

Où l'on voit la réalité
Se défaire comme une écume
Sur la vague qui se replie





Du côté de la poésie

Photographie Osma Harvilathi
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Pour vivre












... et le nombre des choses
aimables était si grand que j'ai
repris courage.

A.O. BARNABOOTH
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Odillon-Jean
Périer
Le promeneur

La grâce de la mer augmente ma vertu

Photographie Masao Yamamoto
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