mardi, mai 08, 2012

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Odillon-Jean
Périer




Mystérieuse et ressemblante
Secrète comme une vivante

*










Donne-moi la main
Il va faire jour
Le papier d'argent fait un éclairage
Étrange

Écoutons parler
Écoutons mentir
Écoutons partir
Les autres

Et quand je voudrai
Que le jour commence
Je mettrai le feu
Au papier d'argent

*

Les pieds nus de ma poésie
Ont peu de poids
Cherche la trace de ses pas
Sur cette eau tranquille
Comme un visage éclairé

Toute puissance agenouillée
Chanson matinale

Que la paix de l'amour commence sous nos pas
Février 1927













Odillon-Jean Périer (1901-1928). Précoce, brillant, il dirige avec Franz Hellens une revue, publiée à Bruxelles, qui devient célèbre : le disque vert. Il se lie avec les écrivains de la Nouvelle Revue Française, publie (le premier) Henri Michaux, écrit poèmes, fiction, théâtre. La maladie ne lui laisse pas de délai de grâce. C'est pourtant la grâce d'écrire qui l'habite. Il capture l'esprit de l'avant-garde et l'habille en virtuose déchiré d'un éclatant classicisme.




Orphée
Petite Grande collection dirigée par Claude Michel Cluny

La poésie est la première parole

Mythes
épopées
Oracles
Voix des mystères et des
mystiques

de l'amour
de l'indignation
de la révolte
de l'espoir
de l'humour
de la vie quotidienne
de la solitude

Introuvables ou retraduites
Classiques ou contemporaines
familières ou méconnues
ce son voix innombrables que la collection Orphée
a souhaité faire entendre



Plus que jamais

 les nôtres




Le mythe raconte que la tête d’Orphée
tranchée par les ménades
chantait toujours dans le courant du fleuve l’emportant…

C’est  d’une certaine manière
cette voix indestructible qui se fait entendre
contre  vents et marées de la sauvagerie marchande…

Au hasard comme en maraude
sur la toile ou chez les libraires
ces petits volumes
à la couverture grise ou jaune
se dénichent désormais
à l’éventaire des soldeurs…

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