Alfred Stieglitz
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Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
dimanche, février 14, 2010
Il marche comme il récite sa prière, à son rythme :
inlassablement
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Voilà comment je vais maintenant, disant sans cesse la prière de Jésus, qui m'est plus chère et douce que tout au monde. Parfois, je fais plus de soixante-dix versets en un jour et je ne sens pas que je vais ; je sens seulement que je dis la prière. Quand un froid violent me saisit, je récite la prière avec plus d'attention et bientôt je suis tout réchauffé. Si la faim devient trop forte, j'invoque plus souvent le nom de Jésus-Christ et je me rappelle plus avoir faim. Si je me sens malade et que mon dos ou mes jambes me font mal, je me concentre dans la prière et je ne sens plus la douleur (...) Je suis devenu un peu bizarre. Je n'ai souci de rien, rien ne m'occupe, rien de ce qui est extérieur ne me retient, je voudrais être toujours dans la solitude ; par habitude, je n'ai qu'un seul besoin : réciter sans cesse la prière
inlassablement
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L.A. photographie, forêt du Bersend, février 2010
avec le récit d'un pèlerin russe
L.A. photographie, forêt du Bersend, février 2010
avec le récit d'un pèlerin russe
Alexandra David-Neel raconte qu'au cours de ses longues marches himalayennes, alors qu'elle évoluait sur un immense plateau isolé, elle vit au loin un point noir qui se rapprochait. Elle s'aperçut bientôt que c'était un homme qui avançait à grande très grande vitesse. Ses compagnons de route lui dirent que c'était un Lung-gom-pa, et qu'il ne fallait surtout pas lui parler ou interrompre sa marche rapide, car il était en extase et qu'il pourrait mourir si on l'éveillait. Il le virent passer, impassible, les yeux ouverts, sans courir, mais s'élevant à chaque pas, comme une étoffe légère soulevée par le vent
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L.A. photographie, forêt du Bersend, février 2010
avec F. Gros, marcher une philosophie, carnets nord