vendredi, janvier 29, 2010

L.A. photographie, janvier 2009

Soleil et Chair

Si les temps revenaient, les temps qui sont venus !
- Car l'Homme a fini ! l'Homme a joué tous les rôles !
Au grand jour, fatigué de briser des idoles
Il ressuscitera, libre de tous ses Dieux,
Et, comme il est du ciel, il scrutera les cieux !
....

Notre pâle raison nous cache l'infini !
Nous voulons regarder : _ le Doute nous punit !
Le doute, morne oiseau, nous frappe de son aile...
_ Et l'horizon s'enfuit d'une fuite éternelle !...

Dans l'immense splendeur de la riche nature !
Il chante plein de bonheur qui monte vers le jour !...
_ C'est la Rédemption ! c'est l'amour ! c'est l'amour!...

Soleil et Chair
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Rimbaud : la subversion de conversion
Maxence Caron
ici
Eux se situent dans la brise,
l'ébat, le saule, le feu, le fruit,
ventre tombe ou berceau
...
Philippe Sollers, René Char ;
deux rires cruciaux en écriture.
On tolère leur énigme par fragments de joie.
Et puis ces hommes rient visiblement assez sainement pour que l'on se fie
d'entrée à leur mystère, fut-il vertigineux.
Ces deux-là contribuent à la mise en lambeaux d'un deuil ambiant
andoar
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éloge d'une parenté substantielle
ici
L.A. photographie, encre & crayons, janvier 2010

" (...) nous comprenons que le fard mystique dont la nature tire toutes ses nuances est le grand principe de la lumière qui est à jamais blanche ou incolore par elle-même et qui, si elle se posait sans intermédiaire sur les choses, neutraliserait aussi bien la teinte des tulipes que celle de nos pourpoints. Si nous méditons, l'univers se déploie alors à nos yeux comme une lèpre, et comme le voyageur entêté qui refuse, en Laponie, de mettre des lunettes noires ou de couleur, le malheureux mécréant s'aveugle à contempler l'immensité drapée dans un suaire blanc. La baleine albinos est le symbole de toutes choses. Vous étonnerez-vous dès lors que lui soit livrée une chasse féroce ?
( H. Melville, Moby-Dick)


Si la lumière frappait directement la matière des choses, elle donnerait sa blancheur vide à tout. Le blanc est la couleur de l'univers en soi, débarrassé des couleurs illusoires. Il permet de voir la réalité en face. De là l'effroi qu'il peut provoquer, mais aussi l'attrait qu'il exerce
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Cette quête incessante, obsédante de la blancheur, couleur utopique et menacée, qui est encore celle de notre société contemporaine, ne serait peut-être donc pas seulement l'aspiration à une blancheur perdue, mais également la recherche de la réalité sous le masque, de la blancheur de l'intérieur. Entre angoisse de ce moment vide, avant la révélation, mais aussi de cet espace libre de tous les possibles.
" le blanc, gouffre libre, infini, est devant nous."
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( K.Malévitch, Essai sur l'art, le miroir suprématiste, 1977)
source Annie Mollard-Desfour, le Blanc, CNRS éditions
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L.A. photographie, les Saisies, janvier 2010

Petit éloge du catholicisme
Patrick Kéchichian
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" Le désir de l'éloge, comme tout vrai désir, est sortie, abandon joyeux de soi. L'éloge suppose l'existence, la consistance de la personne ( ou de la chose ) dont on veut dire et chanter les mérites, l'intérêt, l'intelligence, la séduction, la beauté, la hauteur, la profondeur, etc. Cette personne il faut d'abord la nommer - ou échouer à la nommer -, l'invoquer, se placer, corps et âme, face à elle. Les pièces qui composent cet ouvrage, à partir des entrées choisies, ne forment pas un dessin complet, pas davantage une synthèse. Encore moins un guide. Il y a des omissions criantes, des trous profonds, des impasses. Le contournement d'immenses massifs. Ces manques seraient injustifiables n'était la volonté qui m'anime et peut-être me justifie : témoigner d'un bouleversement intérieur, la foi, qui, peu à peu, s'est constituée, dans ma vie, en lignes de pensées, de conduite - et partant d'inconduite -, en morale, en horizon. "
P.K.
Folio 4958