mercredi, octobre 21, 2009

je te mains
je te sueur
je te langue
je te nuque
je te navigue
je t'ombre je te corps et te fantôme
je te rétine dans mon souffle
tu t'iris

je t'écris
tu me penses
°
Ghérasim Luca
Paralipomènes
José Corti
ici

Rolfe Horn
.
Matsuhima est une grande baie près de Sendai au Japon,
célèbre pour ses centaines d'îles recouvertes de pins.
°
Rolfe Horn
Shoji est une porte coulissante légère, recouverte de papier
.
La voie Lactée est le Fleuve céleste
.
Une feuille de Paulownia est une feuille solitaire
Je vole selon
selon quoi ?
je ne sais, c'est selon
peu m'importe
peu m'importe quoi ?
je ne sais, peu m'importe
l'arbre n'est pas à moi
et moi-même je ne suis pas moi
.
Je prends plaisir sur les chemins de montagne
tu me demandes pourquoi
parce que j'y prend plaisir, c'est ma réponse
la fraîcheur de la forêt, son ombre et sa lumière
appuient légèrement sur mes oreilles !
°
L.A. photographie, Beaufort, arbre, lac et feuilles , octobre 2009
j'ai salué Proxima en levant la main
Tout va venir et Tout va s'unir
Tout va parler
le matin s'égare sur le versant Est de la Grande Journée
sa brume est légère et
sa Voie flotte comme une fumée
la constellation du Serpent est coupée en deux morceaux
la Tête et la Queue du Serpent
je rêve que je te vois, c'est un bruit frais
Opie a une révolution sidérale de 225 jours
et une révolution synodique de 584 jours !

Je suis auprès de la rivière
auprès d'elle et auprès d'elle
tout simplement
.
La rivière est une réalité immédiate
°
L.A. photographie, Beaufort (le Doron), octobre 2009
Il n'est pas besoin d'être Joseph Conrad pour savoir qu'on connaît mieux la mer en y pilotant un bateau qu'en s'y noyant. Mais les hommes se laissent, à leur insu, couler à pic dans une matière qu'ils ne songent même plus à voir. Cramponnés à quelques concepts, à quelques dogmes vidés de sang - et de sens -, ils ne regardent le ciel et la terre que dans un vieux rétroviseur empoussiéré.
A.J. manifeste de la poésie vécue.
Rochervisage
ne serait-il pas la conscience de ma propre
tête réfléchissante ?
°
L.A. photographie, Beaufort, octobre 2009


le regard direct sur les choses coïncide toujours avec une visée,
un tir, un désir possible : il n'atteint pas forcément la cible,
mais suscite la tension de la pensée
.
L.A. photographies, Beaufort, octobre 2009


LE CONTACT AVEC LE RÉEL
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Le célèbre haïku de Bashô
:
Furu ike ya
kawazu tobikomu
misu no oto
.
Le vieil étang
une grenouille plonge
bruit d'eau
.
équivaut - face à l'étang - à l'intervalle très bref qui sépare la perception visuelle de la perception auditive dans la même ouverture au réel : Aucun jugement, aucun concept, aucun commentaire : rien qu'un contact fulgurant entre un Dedans et un Dehors - la trace immédiate de ce contact
.
Avec A. Jouffroy, manifeste de la poésie vécue