mercredi, septembre 30, 2009



Louise Hornung
Huez, 1986, format 26 x39 cm.

Louise Hornung

Elle adore de tout son coeur ce don de la vie
visible invisible palpable intouchable prosaïque et sacré.
Elle s'étonne chaque jour de peindre.
son oeuvre est un acte de vie,
instant saisi comme
totalité
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. Sans titre, format 114 x 146 cm
. Bus Ligne 18, 1971, format 97 x 130 cm
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Louise Hornung, éditions Comp'act, 1991
Textes de Mathieu Bénézet, Sophie Boutin, Janine Bressy
René Deroudille, Patrick Laupin, Jean-Jacques Lerrant.

Cembro

le pin
midi muet
un jour de plus offert
°
L.A. photographie, Zermatt, juillet 2009
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La spiritualité chengienne















... La présentation de la spiritualité chengienne, dans son évolution unique, exempte de tout reniement ( n'impliquant pas ce qu'on entend ordinairement par le terme de " conversion "), du fond chinois à la voie christique, fournit les clés utiles à la lecture de romans qui, sous des apparences différentes, délivrent des messages très voisins, puis d'une poésie dont l'accès serait, autrement, difficile. Une poésie qui retient à la fois par sa beauté et par son sens, et qui demande à être accueillie et méditée.

Hermann lettres
















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Parle nous
Pour que rien ne soit perdu
Ni la foudre embrassant le pin
ni l'argile chaude aux grillons
Ecoute-nous
Pour que notre voix
Jaillie d'un été trop bref
fonde enfin le royaume
°
François Cheng, à l'orient de tout
Poésie/Gallimard
" L'homme accompli sait se protéger de la méchanceté et du mensonge. Il s'en va devant un visage hostile sans attendre que le jour se lève. Il agit en voyant le moment favorable sans attendre le soir. "
" Qu'est-ce que tu lis ? disait Jill en venant s'allonger près de moi sur la plage.
- La voie des Divins Immortels.
- c'est bien ?
- Très bien.
- Tu m'aimes ?
- Un peu. Et toi ?
- Je vais réfléchir . "
°
Ph.Sollers, Un amour américain
MILLE.ET.UNE.NUITS

mardi, septembre 29, 2009

ubi et quando : l'espace et le temps.
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Je dis, sans demander,
ce que tu veux entendre, parce que je l'ai vu,
là où aboutit tout ubi et quando
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note du Paradis
Dante, La Divine Comédie
traduction Jacqueline Risset

L.A. encres & photographies, septembre 2009

Une seule seconde


en équilibre
avec un sans peur et
un bon oui
°
L.A. photographie, Vallon de la Sassière, août 2009

Tous les élans de mon coeur

" à quinze ans, dit un sage chinois, je me suis mis à l'étude; à trente ans, mon opinion était faite; à quarante ans, j'ai surmonté mes incertitudes ; à cinquante ans, j'ai découvert la Voie du Ciel ; à soixante ans, aucun discours ne pouvait plus me troubler ; à soixante-dix ans, j'ai pu suivre tous les élans de mon coeur sans perdre le droit chemin. "
On lit ce genre de propos dans La Voie des Divins Immortels. Les Immortels habitent un endroit appelé Xuang-Zhou, les Îles Mystérieuses.
°
L.A. photographie, sur le chemin du Grand St Bernard, Vallée d'Aoste, Italie
août 2009, source du texte, Ph. Sollers, un amour américain,
MILLE.ET.UNE.NUITS.

le chemin même marchant et marchant
le jour qui venait le chemin
°
L.A. photographies, vers le refuge Mario Bezzi 2500m
avec Michèle desbordes


marcher sur le chemin
le chemin le sentier herbe terre cailloux
marcher dans le gris bleu blanc froid ou chaud
dans le ni ceci ni cela
marcher dans ce qui est sera et fut
un ne sais quoi qui se trouve d'aventure
marcher sans appui et avec appui
parfois sans lumière et vivant à l'obscur
°
L.A. photographie, un peu avant le refuge Benevolo vers 2400m
avec St Jean de la Croix
C'était marcher qu'il voulait
avancer sur les chemins
dans le vent clair d'été
et eût-ce été l'hiver qu'il eût fait de même
marcher sans plus s'arrêter et parfois la pluie prenait avec le vent
il marchait dans la pluie dans le vent tiède
le vent par grandes douces bourrasques
Du doigt ils montrait l'horizon
la forêt et plus haut les landes
ajoncs et bruyères et les mares par centaines
ils montrait les plaines et les villes derrière les plaines
expliquait ce qu'il y avait de chemin
ce qu'il y avait d'horizons
herbes et collines et disaient par où il fallait passer
le grand chêne aux quatre-chemins
ou juste avant les friches la haie d'aubépines et le sentier des étangs et tout au bout
il verrait les toits et l'église parmi les ormes.
Michèle Desbordes
Dans le temps qu'il marchait,
Laurence TEPER éditions

lundi, septembre 28, 2009

C'était marcher qu'il voulait

Les deux textes qui constituent le présent recueil sont consacrés à Hölderlin.
Le premier, un court récit, constitue une sorte de portrait du poète. Le second, un long poème narratif, évoque le retour du poète en Allemagne, sa longue marche de Bordeaux à Nürtingen.
Deux démarches, deux propos différents, où pourtant l'on retrouve - où donc commence la poésie, où finit-elle ? - l'écriture si particulière de Michèle Desbordes ainsi que certains des thèmes qui lui sont chers, la fin des choses, la hantise du temps, la lente répétition des jours, la solitude et le silence. L'inaccompli. Et puis ces personnages qui marchent à n'en plus finir.

Midi

midi sur la montagne
midi glisse lentement sur la Montagne Sainte-Geneviève
°
L.A. photographie,
église Saint-étienne-du-Mont, Paris septembre 2009

Titre, Exergue et Fin

Jan Karski
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Qui témoigne pour le témoin ?
PAUL CELAN
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Ma gorge s'est bloquée, mon coeur a cessé de battre. Les ténèbres rient, elles s'installent. C'est fini. Dans le noir, il y a eu un petit point, on aurait dit une tête d'allumette. Ce petit point s'approche. Il paraît que j'ai de la chance, et que cette chance est de celles qui désarment la mort. Le petit point s'est éclairci, déjà il flottait dans le noir comme un début de lueur. Les ténèbres ne pouvaient plus rien contre moi, j'ai recommencé à vivre
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YannickHaenel
Jan Karski, L'infini/Gallimard
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Varsovie, 1942. La pologne est dévastée par les nazis et les soviétiques. Jan Karski est un messager de la résistance polonaise auprès du gouvernement en exil à Londres. Il rencontre deux hommes qui le font entrer clandestinement dans le ghetto, afin qu'il dise aux Alliés ce qu'il a vu, et qu'il les prévienne que les juifs d'Europe sont en train d'être exterminés.

Jan Karski traverse l'Europe en guerre, alerte les Anglais, et rencontre le président Roosevelt en Amérique.
Trente-cinq ans plus tard, il raconte sa mission de l'époque dans Shoah, le grand film de Claude Lanzmann.
Mais pourquoi les Alliés ont-ils laissé faire l'extermination des juifs d'Europe ?
Ce livre, avec les moyens du documentaire, puis de la fiction, raconte la vie de cet aventurier qui fut aussi un juste.



Yannick Haenel sur les carnets d'Eucharis ici


















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Présence de Samuel Beckett






Je quitte le centre culturel 

irlandais














en début d'après-midi, remonte à pieds la rue des Irlandais, la rue de l'Estrapade, coupe la rue d'Ulm et arrive rue des Fossés-St-Jacques. J'entre au N° 1 chez les éditions L.Mauguin où j'aperçois ton sur ton avec les oeuvres de Jean Desmier, déclinaison pour une belle amoureuse ( monotypes et dessins), le superbe vélo N&B sans roue libre de Martin. Il se peut que j'entende Molloy dire :


chère bicyclette, je ne t'appelerai pas vélo...

Un peu plus tard en compagnie de Martin et de sa fille à califourchon sur la bicyclette, je traverse le Jardin du Luxembourg et remonte l'interminable Rue de Vaugirard où  vit  Samuel Beckett
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à mi-hauteur
je débraye et béant de candeur
expose la plaque aux lumières et aux ombres
puis repars fortifié
d'un négatif irrécusable



L.A. photographie, aux éditions L.Mauguin, Paris septembre 2009






































Rue des irlandais



L.A. photographies,
rue des irlandais, Paris septembre 2009

Ici






tout bouge, nage, fuit, 

revient, 

se défait, se refait. 













Tout cesse, sans cesse. 

On dirait l'insurrection des molécules, 

l'intérieur d'une pierre un millième de seconde 

avant qu'elle ne se désagrège.


C'est ça, 

la littérature.



Samuel Beckett,

le monde et le pantalon, 
les éditions de minuit, 
1999

L.A. photographie, centre culturel irlandais, 
Paris septembre 2009





































La force de la beauté


Je sens cet appel au coeur, bien plus fort que l'appel du désir ou de la mort (...) c'est la force de la beauté, toujours nouvelle, qui nous rend vraiment vivants. Il ne peut y avoir de pensée ni de science, qui ne plonge ainsi jusqu'aux profondeurs de la nuit. Alors les deux mondes étrangers sont unis l'un à l'autre, leurs images, leurs mythes, leur histoire se confondent - et l'homme est enfin unique, cohérent.
°
L.A. photographie, centre culturel irlandais, Paris septembre 2009
avec J.M.G.Le Clézio, l'inconnu sur la terre, Gallimard

Fenêtre éclairée



face à la source blanche qui l'enivre
°
L.A. photographies, rue Lhomond, Paris septembre 2009

Une grande flamme sombre

silencieux
tranquille
lent
puissant
il fait son voyage vertical

une grande flamme sombre qui jaillit continuellement de la terre (J.M.G.L.C.)
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L.A. photographie, jardin du Luxembourg, Paris septembre 2009

Le jardin " vide "



Les marrons tombés
dans le Jardin aux grilles dorées
aux abords de midi
Tu les entends n'est-ce-pas
là où tu es
en lieu séparé
mais au même instant.
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L.A. photographie, jardin du Luxembourg, Paris septembre 2009
signe tendre à la philosOphélie !

Le palmier


L'arbre qui me remplit de contentement, qui me plaît et me fait sourire parfois comme une personne, celui à qui j'aime parler et qui sait me répondre : le palmier, haut, mince, aux larges feuilles qui se balancent à son sommet...
°
Paris ville blanche ce matin : mer, soleil, ciel, jeunesse éternelle ! mais oui, jeunesse éternelle.
°
L.A. photographie, jardin du Luxembourg, Paris, septembre 2009
avec J.M.G. Le Clézio, l'inconnu sur la terre, Gallimard.
Signe amical à Eucharis !

Rue Visconti


Christo and Jeanne Claude
Wall of oil barrels, iron curtain, rue Visconti, Paris 1962
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L.A. photographie, Paris septembre 2009

Nature



Tous les spectacles de la nature sont des spectacles en échos, sans quoi les images ne seraient que des amusettes pour faire tomber les sots.
Pour les montagnes, c'est délicat. L'une ne vous " dit " rien. L'autre est excellente. Il faut n'aller que dans les montagnes qui vous massent dans le sens de vos muscles mentaux, paysages d'accompagnement.
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Henri Michaux, Passages ( 1937-1963), Gallimard
L.A. photographie, centre Pompidou, Paris septembre 2009

dimanche, septembre 27, 2009

Le renversement


L.A. photographies, Roselend, septembre 2009

Triptyque lac ciel et nuages




L.A. photographies, Roselend, septembre 2009

Geneviève Asse

Triptyque lumière 1970-1971. ( détail )
L.A. photographie centre Pompidou, Paris septembre 2009

L.A. photographie, centre Pompidou, Paris septembre 2009

Agnes Martin

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Agnes Martin, 
Untitled 1. 1984. (détail)


L.A. photographie, 
centre Pompidou, Paris septembre 2009






















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Ligne de crin

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J'aime les outils qui font des lignes.


Je les connais, je les fréquente, les lignes,
sans conclusion, sans fin, leur retour,
leur accidents, leur apparente vitesse,
leur durée tenace, leur persistance,
leur urgence
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Ligne, 10 mai 2002

Pierrette Bloch

















Pierrette Bloch, Ligne de crin 1994 ( détails )
L.A. photographies, centre Pompidou, Paris septembre 2009






















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samedi, septembre 26, 2009



L.A. photographies, mur griffé,
Paris, septembre 2009

Interstice




interstice qui détermine le trait : un dessin qui déloge.
si exigu que cela soit, je n'en ai pas
moins tenu l'interstice.
et
sur l'interstice alors, un instant comme au large, logé.
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André Du Bouchet, Peinture, Fata Morgana, p : 66
L.A. rue des Grands Augustins, Paris , septembre 2009


Variation




L.A. photographies, mur griffé, Paris septembre 2009