
Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
jeudi, avril 30, 2009
mardi, avril 28, 2009
Arbre de Vie
De la sagesse à l'intelligence, de la sphère terrestre à la sphère céleste, il y a l'Arbre de Vie enraciné dans un sol, dont il est écrit : " Il a suspendu le sol à la sphère ", et affleurant un firmament dont il est dit : " Les piliers des cieux frémissent et s'émerveillent à son appel ".
°
Arbre de Vie, peinture sur verre de la fin du XIXe s. Silésie.
Musée ethnographique de Varsovie.
Avalanche
agitation de couloir
manifestation de masse
L'écroulement des apothéoses réjouit les champs des hauteurs où les centauresses séraphiques évoluent parmi les avalanches
.
L'image dit du six à la troisième place ;
suivre l'homme brillant, c'est se libérer de la complaisance de l'esprit génétique ; c'est encore renoncer a l'éphémère pour suivre l'éternel.
°
Avec Rimbaud & le Yi King
manifestation de masse
mal blanc qui provoque un désordre dans les couleurs
fait l'objet de bien des recherches
.L'écroulement des apothéoses réjouit les champs des hauteurs où les centauresses séraphiques évoluent parmi les avalanches
.
L'image dit du six à la troisième place ;
suivre l'homme brillant, c'est se libérer de la complaisance de l'esprit génétique ; c'est encore renoncer a l'éphémère pour suivre l'éternel.
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Avec Rimbaud & le Yi King
lundi, avril 27, 2009
celui qui parle aux arbres
Si vous aviez de la foi comme une graine de moutarde, vous diriez à ce mûrier : " Déracine-toi et va te planter dans la mer ", et il vous obéirait. ( Luc 17.6)
dévoilement
regard et moi plein jour
un voile blanc de zinc
disons donc aussi maintenant
que la montagne est là
au sens strict épiphanie du quotidien
s'éclaire et s'étend ici
un voile blanc de zinc
et d'argent
le plus léger le plus fin et le plus couvrant
disons donc " un ciel "disons donc aussi maintenant
que la montagne est là
disons simplement cela sans forcer
apparaît tout soudainau sens strict épiphanie du quotidien
appel des forêts
coup d'oeil vitesse et souplesses'éclaire et s'étend ici
une liberté sans limites
si je te cherche à l'intérieur.
dimanche, avril 26, 2009
au-delà de toute appréhension
:
" Plongé dans la nescienceau-delà de toute appréhension
de tout sentiment, je dois garder le silence
et rester où je suis
comme en un désert
que ne décrivent, que n'atteignent
ni paroles ni pensées "
.
Saisi au vif tout soudain tout soudain dévoilé par l'aigu l'aigu où je suis accord musical de vie intense nudité adamantine.
" Je ne sais quoi " chanté par Jean de la Croix, l'étincelle d'infini s'atteint toujours d'aventure.
°
L.A. photographie, Annecy 2009
vendredi, avril 24, 2009
Persévérance
S' approcher du Docteur Subtil est un véritable exercice de patience . Seule une lecture méticuleuse et persévérante peut le faire parler : la rigueur de la démonstration par axiomes et syllogismes, objections et réponses exige du lecteur une attention soutenue et sans faille. Néanmoins sur ce point encore, il faut nous libérer des préjugés qui nous empêche de voir ce qui est
.
Continuer de faire ce qu'on a résolu, par un acte de volonté renouvelé
jeudi, avril 23, 2009
Un écho
Ecceitas :
caractère de singularité absolue
par lequel un individu se distingue de tout autre
.
L.A. Photographie, les Villes-de-dessus, avril 2009
Ce matin
une demeure au large
Il se souvient qu'il s'appelle
"Vague de Pierre "
.
Entre montagne et rivièrenon loin du Mirantin
quelques points fondus
nuages & sapins se rejoignent
.
CHARDONNERET ÉLÉGANT
.
ailes noires et jaunesqueue noire et blanche
dos brun et croupion crème
sticlitt ou didelitt
liquide et souvent répété
èh - i anxieux
gazouillis liquide avec variations sur les cris entremêlés
vergers jardins régions cultivéesvol onduleux et capricieux
.
Nous volons au passage un plaisir clandestin
A flanc d'abîme
152. Le plus divin
Nulle chose n'est plus divine ( si tu peux le comprendre)
que de n'être pas ému, maintenant et dans l'éternité.
°
Angelus Silesius
le voyageur chérubinique
mercredi, avril 22, 2009
Forêt aromatique !
Istante
je respire le mot Istante
il est assez agréable
peut-être de la quiétude
c'est mon sentiment de l'instant
(connaissance comportant des éléments intuitifs et affectifs)
rien d'autre à respireril est assez agréable
peut-être de la quiétude
c'est mon sentiment de l'instant
mardi, avril 21, 2009
Titre, exergue et fin
Illuminations
à travers les textes sacrés
.
" Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illuminations splendide traverse la totalité d'un monde. "
Martin Heidegger,
Schelling ( semestre d'été 1936)
.
" Il y avait eu une discussion en classe visant à savoir qui, de Schelling et de Hegel, surpassait l'autre - une discussion plutôt stupide. On ne discutait pas des systèmes philosophiques, mais on parlait de l'opinion d' Ekaterina Mikhaïlovna.- Va lui demander, me disaient les copains avec insistance.
J'étais le secrétaire du cercle dramatique.
- Allez-y vous-mêmes !
- Elle ne nous le dira pas, à nous.
J'allais résolument trouver Mikhaïlovna et lui demandai : " Ekaterina Mikhaïlovna, qui préférez-vous : Schelling ou Hegel ?
- C'est pour vous que vous me le demandez ?
- Oui, lui répondis-je en rougissant.
_ Schelling " , articula Mikhaïlovna tout bas et avec ferveur, et je sentis qu'elle répondait là à une question qui lui tenait personnellement à coeur.
La victoire des traditions hégéliennes retentissait déjà dans toutes les écoles du parti soviétique du pays. Bientôt se référer à Schelling serait synonyme de déviation, et passible de poursuites.
Varlam Chalamov, la quatrième Vologda
.
" Après cela je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle. Car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n'était plus. Et moi Jean, je vis la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, qui venait de Dieu, descendait du ciel, étant parée comme une épouse qui se pare pour son époux. Et j'entendis une grande voix qui venait du trône, et qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ; et il demeurera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu, demeurant lui-même au milieu d'eux, sera leur Dieu. Dieu essuiera toutes les larmes de leurs yeux, et la mort ne sera plus. Il n'y aura plus aussi là ni pleurs, ni cris, ni afflictions, parce que le premier état sera passé. Alors celui qui était assis sur le trône dit : Je m'en vais faire toutes choses nouvelles. Il me dit aussi : écris. "
L'Apocalypse est l'oeuvre de saint Jean, sous le règne de Néron, peut-être de Domitien, aux alentours de 95, au large de l'Asie Mineure dans l'île de Patmos
.
" La main d'un maître anime le clavecin des prés"
.
Je n'ai pas besoin de veaux pour
comprendre mes ouvrages, mais de
bons yeux bien illuminés ; aux autres,
ils ne peuvent rien apprendre, si
malins soient-ils.
Jacob Boehme,
Mysterium Magnum.
°
Illuminations , à travers les textes sacrés
Ph. Sollers, Folio 4189
lundi, avril 20, 2009
Une musique du ciel
Sakura kana
Ce monde de rosée
est un monde de rosée
pourtant et pourtant
°
Ce célèbre haiku d'Issa (1763-1827) dit à lui seul l'art empreint d'esprit Zen et l'existence semée d'épreuves du grand poète japonais. Avec Basho, Buson, Ryokan, Shiki et Kikaku, il est un des maîtres de cette forme poétique dont la visée, selon les mots d'Alan W. Watts, est de décliner " le merveilleux sentiment de vacuité d'où surgit l'évènement ".
°
L.A. photographie, branche de poirier en fleur,
village de Cochette, avril 2009
Vie d' Issa 1763-1827
,
Alors c'est donc ça
ma demeure pour la vie ?
cinq pieds de neige
°
VERDIER
°
L.A. photographies, fleurs de cerisier,
village de Cochette avril 2009
Cerisier en fleurs
Toutes couleurs, déclaration d'amour.
La tulipe à la rose : " Tu es belle, je suis jolie ! "
La rose à la tulipe : " Tu es jolie, et tu es belle aussi ! "
Le verre de vin : " Tulipe et rose, on vous réconcilie ! "
Khayam : " Vin, tulipe, rose, regardez ma jolie ! "
°
Ne sois pas seulement belle ! sois tulipe !
C'est ce que cette nuit, pris de vin, je disais à une jolie.
La jolie en langage de jolie me dit : " Il n'y a pas de jalousie
" Entre rose et tulipe ! je suis belle et puis aussi jolie ! "
°
Omar Khayam
Rubayat
L.A. photographie, Tulipes, village de Cochette, avril 2009
vendredi, avril 17, 2009
La résurrection
musée des beaux arts de Tours,
une des représentations les plus extravagantes
de tous les temps.
°
La résurrection de Mantegna apparaît dans le roman de Philippe Sollers , les voyageurs du temps à la page 183, écoutons :
" Voici un tombeau-caverne, avec des arbres plantés dans le roc. Des types sont affalés à l'entrée : un juif, bien sûr, pour qui il s'agit d'une très mauvaise nouvelle, et des gardes romains renversés d'ahurissement. Des chérubins blancs planent à droite et à gauche du Ressuscité, des séraphins rouges à sa droite. Ce sont des cellules ou des ganglions d'un nouveau genre, sorte de double hélice ADN entourant ce corps rayonnant, pied gauche sur le rebord du sépulcre ouvert, fanion dans la main gauche avec croix au sommet ( blanc et croix rouge), main droite bénissante, sortie de la mort, donc, mais pour qui ? (...) Mantegna peint avec une précision extatique. Cinq siècles après, dans une petite ville de province française, c'est comme si vous étiez à Lhassa, et beaucoup mieux qu'à Lhassa."
Haut sur la même page 183 cet éveil merveilleux :
" Que ce soit aller, que ce soit venir, que ce soit il y a, que ce soit il n'y a pas, vous devez comprendre que c'est le temps d'être-temps. "
Vous voilà donc projeté dans un commencement sans commencement et une fin sans fin, ce qui est un renouvellement prodigieusement agréable, surtout si vous vous trouvez, au printemps, devant des rosiers grimpants ( légère station dans l'espace-temps).
°
Ph. Sollers,
les voyageurs du temps
Gallimard
Solitaire avec mes pas
selon les saisons
vastes et vides limpides et secs
des sorbiers m'élance dans la neige
m' y arrête pour souffler tel un présent l'émotion
libre éclairé dévoilé
neige la pluie le vent le soleil
selon les circonstancesl' Envers l'Endroit l'Ombrée
la Soulane
les pas sont vivants
d'une infinie variété !
gorgés d'eau gonflés d'airvastes et vides limpides et secs
ce matin par exemple
blancs volants comme fumée
je ralentis le pasdes sorbiers m'élance dans la neige
m' y arrête pour souffler tel un présent l'émotion
le pas léger des saules
l'oeil va et vient s'ouvre et reçoit
en l'oreille une réponse à moi le dehorslibre éclairé dévoilé
mes pas chaîne musicale essence et vérité
vouloir liberté
salut !
qui plaît par la finesse
jeudi, avril 16, 2009
jusqu'à la fin des temps
Qu'est-ce-qui,
Bien que libre par essence,
Cherche toujours à se libérer ?
°
Faites l'expérience de vous dire sans cesse : j'étais là, je suis là, je serais toujours là, je suis avec moi jusqu'à la fin des temps, le ciel et la terre passeront, mais ma certitude ne passera pas.
" Je suis de force à modifier le calendrier. "
ou bien
" L'éternel retour contre la sensation paralysante de dissolution générale et d'imperfection. "
( avec Marcelin Pleynet , Ph. Sollers et M.N.)
L.A. photographie, Villard S/Doron, avril 2009
Crocus
plante naine à bulbe, acaule
feuille linéaire en forme de glaive
fleur blanc pur mais souvent teintée de violet
violet pourpre à la base
trois sépales
trois pétales
trois étamines
et un stigmate orange tripartite
fruit capsule à trois loges
souvent près des plaques de neige, février-juin
.
l'Iris (coeur tendre)
messagère des dieux n'est pas loin !
°
L.A. photographie, les Maisonnettes avril 2009
Le marsault
C 'est au premier temps, en avril que le marsault se remarque le plus : avant de mettre ses feuilles, il se couvre de gros chatons ovoïdes gris argentés (pussy willow des anglais) puis les étamines sortent de leur duvet, les chatons deviennent jaune d'or et se couvrent des premières abeilles. Quant à ce mot étrange de marsault, ce serait du latin mas salix = saule mâle. Ce saule présente probablement autant de pieds mâles que de pieds femelles et on ne sait trop pourquoi on l' a baptisé ainsi.
°
L.A. photographie, Arêches, avril 2009
voir le guide des arbres et arbustes d'Europe, Delachaux et Niestlé
mercredi, avril 15, 2009
désert
ce qui reste de musique
quand le dess(e)in n'est plus visible
comme si la lumière avait érodé
le temps et le lieu qui sont aux choses
comme si la grammaire des fonds était lisible
à la main qui s'éclaire sur les regs
.
anachorètes
sur les pentes du soir
.
les routes non tracées du mouvement solitaire
.
l'oryx sauvage
la gazelle d'Arabie
.
le vent sur les plaines du Sam au sud de l'Euphrate
.
plantes à soude
arbustes rabougris
plateaux gréseux
psammites taillées à pic
thalwegs de ruissellement
fonds de mer éocène
.
pour Fayçal
Lorand Gaspar
Sol absolu
poésie/Gallimard
quand le dess(e)in n'est plus visible
comme si la lumière avait érodé
le temps et le lieu qui sont aux choses
comme si la grammaire des fonds était lisible
à la main qui s'éclaire sur les regs
.
anachorètes
lézards
serpents
hyènes et cynhyènes
par les gorges du matinsur les pentes du soir
.
les routes non tracées du mouvement solitaire
.
l'oryx sauvage
la gazelle d'Arabie
.
le vent sur les plaines du Sam au sud de l'Euphrate
.
plantes à soude
arbustes rabougris
plateaux gréseux
psammites taillées à pic
thalwegs de ruissellement
fonds de mer éocène
.
la même nudité de la vie une seule
respiration
°pour Fayçal
Lorand Gaspar
Sol absolu
poésie/Gallimard
mardi, avril 14, 2009
...je n'ai cessé de chercher,
un seul souffle
°
L.A. photographie avec Wang-Wei, les Saisies mars 2009.