mardi, avril 28, 2009

Arbre de Vie


De la sagesse à l'intelligence, de la sphère terrestre à la sphère céleste, il y a l'Arbre de Vie enraciné dans un sol, dont il est écrit : " Il a suspendu le sol à la sphère ", et affleurant un firmament dont il est dit : " Les piliers des cieux frémissent et s'émerveillent à son appel ".
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Arbre de Vie, peinture sur verre de la fin du XIXe s. Silésie.
Musée ethnographique de Varsovie.

1 commentaire:

  1. Entre les textes et les images, des liens se créent.


    Entre l'Être essentiel et le monde

    Tout au long de notre vie le monde nous attire au dehors et l'Être essentiel nous appelle du dedans, et vers l'intériorité.
    Le monde réclame savoir et pouvoir.
    L'Être exige l'oubli de ce que nous savons et pouvons au profit de la maturation spirituelle.
    Au monde, il faut une activité ininterrompue.
    Le Soi nous demande seulement d'accueillir ce que nous sommes au plus profond de nous-même.
    Le monde pousse sans répit au rendement.
    L'Être veut que, tournés vers lui, nous ne le perdions pas au profit de la sécurité et de l'immobilisme.
    Le monde nous engage à parler et à agir sans cesse.
    L'Être essentiel exige que, dans le silence, nous nous abandonnions à son action sans agir nous-mêmes.
    Le monde nous contraint à penser à notre sûreté.
    L'Être essentiel donne le courage de prendre constamment de nouveaux risques.
    Nous soumettons le monde en le définissant et l'expliquant.
    Le Soi s'ouvre à nous lorsque nous ne le définissons pas et que nous supportons l'inexplicable.
    Dans le monde nous cherchons à nous rassurer.
    La force de l'Être essentiel qui nous porte se manifeste lorsque nous nous abandonnons à ce qui nous réconforte et nous soutient. Par le renoncement aux richesses du monde, et seulement ainsi, l'Être ne cessera pas de nous combler.
    Nous voulons une existence sans danger et protégée de la douleur.
    La maturité dans le Soi passe par l'insécurité et la souffrance, croît dans la douleur et ne porte son fruit que dans le mourir.

    L'homme se trouve dans une double tâche: d'une part former le monde par son oeuvre, de l'autre mûrir sur la voie intérieure. Le monde exige de lui qu'il s'affirme et se classe par l'efficience; il faut qu'il serve la communauté et ses valeurs durables. Dans certains cas, l'Être présent en nous peut nous demander de rejeter toutes les exigences du monde et d'opposer notre volonté à celle de la communauté. Parvenu au terme d'une évolution motivée par le seul appel de l'Être, l'homme est libéré non seulement de sa dépendance, mais aussi de toute obligation à l'égard du monde. Délivré de ses liens terrestres, dissous dans l'Être, il cesse d'être un "homme parmi nous". Quelque chose de cette nostalgie demeure en chacun de nous. C'est l'aspiration orientale. La volonté de vivre occidentale est tout l'opposé. Elle s'affirme dans le monde; elle peut s'y perdre aussi; la vie chrétienne embrasse et unit la vision de l'Orient et celle de l'Occident. Elle veut que l'homme perçoive son origine céleste en la manifestant dans le monde de son origine terrestre. La voie intérieure ne mène pas alors hors du monde. Elle ne se pose pas en ennemie de "l'extérieur" car elle comprend aussi l'intériorité de tout, du monde et de toute chose. L'expérience et la fusion dans l'unité de l'ÊTRE est en contradiction avec l'être-dans-le-monde tant que l'on ne voit pas le dedans dans le dehors. L'enracinement dans l'Être ne suppose pas aux exigences du monde. Il est au contraire, la condition qui permet de les remplir d'une façon adéquate. C'est par le contact avec l'ÊTRE en nous que le monde lui-même peut être perçut dans son essence. "Si l'oeil n'était pas ensoleillé, il ne pourrait jamais appercevoir le soleil."

    A travers le reflet de l'univers capté par l'oeil terrestre se projette sur lui et fait de l'infini qui l'habite la lointaine voute céleste.

    Extrait de "L'Homme et sa double origine" de Karlfried Graf Dürckheim

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