Le dao !
Il couvre le ciel et porte la terre.
Il s'étend dans les quatre directions et s'ouvre jusqu' au huit extrêmes.
Sa hauteur est inaccessible, sa profondeur insondable;
Il embrasse le ciel et la terre et fait advenir les êtres à partir du sans forme.
Source jaillissant du creux, peu à peu il remplit tout ;
flot limoneux et turbide, peu à peu il se clarifie.
Dressé, il comble l'espace entre le ciel et la terre,
répandu, il recouvre les quatre mers.
Mis en oeuvre, jamais il ne s'épuise,
et ne connaît ni aurore ni crépuscule.
Déroulé, il enveloppe les six conjonctions du monde,
enroulé, il ne remplit même pas le creux de la main.
Concentré, il peut se déployer ;
obscur, il peut briller ;
faible, il peut être vigoureux ;
souple, il peut être rigide .
Il tend les quatre amarres et contient le yin et le yang ;
il cordonne l'espace-temps et fait luire les trois luminaires.
Tantôt bourbeux et fangeux, tantôt fin et subtil !
Par lui les montagnes s'élèvent et les gouffres se creusent,
les quadrupèdes courent et les oiseaux volent,
le soleil et la lune brillent,
les planètes et les étoiles suivent leur cours,
les licornes gambadent et les phénix planent.
Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
mercredi, novembre 12, 2008
Nous ne voyons pas la lumière
les boules de terre cuite
Nous ne voyons pas. Si vous voyez les yeux des autres hommes que les autres hommes ne voient pas eux- mêmes, si vous ne voyez pas vous- même vos yeux que les autres femmes voient, c'est que chacun vous voyez du monde ce que les autres hommes et femmes ne voient pas, c'est que chacun vous ne voyez pas du monde ce que les enfants voient. Si tu pouvais voir le monde que les autres femmes, hommes et enfants voient, le monde serait figé comme tes yeux, dans un miroir, le sont devant tes yeux qui le voient. Chacun vous voyez une partie du monde invisible pour les autres hommes comme chacun vous ne voyez pas une partie du monde visible pour les autres femmes. Comme si tes yeux avec lesquels tu vois le monde se projetaient hors du monde que je vois.
Jean-Luc Parant les yeux, l'envahissement des yeux, José Corti.
.
.