jeudi, juin 05, 2008

le Doubs (2004)

°

L'Esprit préféra l'Eau à tous les éléments

et à l'Eau la première l'Esprit ordonna

de produire une à une les créatures vivantes

tertullien


au commencement l'oeil ne voie pas

lignes


comme toutes les veines


Chêne ( Murs 2001)

l'oeil du coeur





le long de l'Argentine
°
l'oeil du coeur en s'ouvrant et fermant
fut la source d'où naquit le cycle des temps
Bagavad-Gita

l'eau s'en court...

°
le Doubs (2003)
°
rivières ruisseaux fontaines les eaux s'écoulent
et jamais ne retournent à leur commencement
les eaux courant vers les demeures de Tlaloc
dévalent vers la nuit accomplir leur perte
( codex aztèque de tlaloc)

écoulement et embrassement

°
sur la montagne d'Outray
°
Le nuage est né de la condensation de l'eau ; il prend en même temps la forme de la montagne, entraîne ceux ci dans un processus de devenir réciproque Montagne Eau. En effet, dans l'optique chinoise, sans le vide entre elles, Montagne et Eau se trouveraient dans une relation d'opposition rigide, et par là statique, chacune étant, en face de l'autre et de par cette opposition même, confirmée dans son statut défini. Alors qu'avec le vide médian, le peintre crée l'impression que virtuellement la montagne peut entrer dans le vide et se fondre en vagues et qu'inversement, l'eau, passant par le vide, peut s'ériger en montagne. Ainsi, Montagne et Eau sont perçues non plus comme des éléments partiels, opposés et figés ; ils incarnent la loi dynamique du Réel. Cet universel écoulement et cet universel embrassement.

pour saluer Sam Francis

centre Pompidou Paris juin 2002
photographie Lynn Schwartz
°

le blanc souci de toile














au commencement





l'être souffre dans un corps malade





les yeux tendus vers la lumière du plafond








aurore et crépuscule du Pacifique








non pas le seul jeu de lumière





mais la substance dont est faite la lumière








l'univers entier s'embrasse





il peint





il quitte la maladie











un glissando vertige


conduit à une réalité


où la réalité se dissout











la profondeur est sa préoccupation








il est hanté par le blanc souci de toile








la blancheur céleste est chez elle





il prend le parti de l'infini

















illusions








profondeur ineffable





variations








effets atmosphériques





fines couches de peinture








anonymats lumineux et aériens














la peinture en subtilité déployée





amène





les parages du vide








comme un rideau





elle dévoile en voilant





l'aveuglante blancheur











danse





elle abolit la gravité








la banquise avance





absorbe les fantômes sans les faire disparaître








accompagne








vers le plus d'ouverture





par-dessus doutes et angoisses











éclosions transparentes








le bleu adorable


du ciel et de la mer


des rêves éthérés ou charnels


étend ses lacs limpides et vivaces











taches touches coulures





participent à l'alchimie








rendre grâce à la lumière








l'esprit progresse








l'artiste intériorise le monde extérieur








étend son monde intérieur





prend le pouls de l'univers








épouse son souffle











il relie le fini à l'infini





par la couleur aborde l'espace








l'espace c'est la couleur








la couleur essence


de la lumière matière











démiurge





il sait d'instinct que l'espace et le temps


sont d'un seul et même tenant











toujours nous sommes au centre de l'espace


toujours nous sommes au centre du temps





(sources pour élaborer ce texte : Sam Francis; les années parisiennes 1950 - 1961; catalogue galerie nationale du jeu de paume/réunion des musées nationaux 1995)





°


Venise


drawing place St Marc



Tournesol

pour Chantal Mauduit et André Velter
graines de tournesol
sans oublier ce vers de Montale :
apporte-moi le tournesol que la lumière rend fou
(lac du Clou mai 2002)

Lîlâ Lîlâ

Lynn Schwartz Lionel André
pour Chantal Mauduit et André Velter
en dansant lac du Clou mai 2002

Cirque de la solitude

Lionel et Frédérique Corse Juin 2003

un de chaque sorte



Lionel & Théo Avril 2002 Beaufort

pour Claude Roy trois images de la rivière




l'eau glisse le coeur bat
sait-tu si nous sommes encore loin
de la mer ?