mercredi, juin 04, 2008

Une piste en forêt

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9/05/2005 
château de Cornillon




























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Un regard neuf

illimité


voir là


voir maintenant



un voir


qui ne laisse


rien dehors


peu à peu ?


non


apparition soudaine


la neige


le ciel


tantôt l'une


tantôt l'un



et puis le vide tout entier


je laisse venir un bois

°

le très doux


sein





sur un appel du jour


silence


montre midi


un corps nu


sous la pluie


tête inclinée


°


ange


parole


humide


le Lys et l'Oreille



Pivoine


aujourd'hui



l'impression


inouïe


plein


silencieux


tranquille et joyeux


°


usure



que le soir teint de rouge



lac


dans son retour



sans fond

ni origine



nuage



pour s'unir au vide



°


ciel de marge froide

vent dominant avec rotations habituelles et traînes vigoureuses

éclaircie forte me respire

donne le rythme du feu


°


vu ce matin sur les enclaves

Gypaète au pré bon plein

(allure royale bonne vitesse dérive faible)

sans perdre le jour


°


enclos

demeure de la boucle

une étendue intime

incite

l'abandon


°


l'herbe pousse

pluie toute la journée

clarifier l'esprit laisser agir

chaud et humide

l'eau soutient les montagnes

les montagnes s'enfoncent dans l'eau


°


l'Aiguille des glaciers

joue dans l'encadrement de la fenêtre bleue

vent d'Est faible

visibilité bonne


au-delà


°


je marche encore un peu

terre

et sur terre

arbres

sources et nuages

voyelle

la neige

sa ligne sa voix


°


une brume légère masque les lointains

l'air accueille l'indistinct



sur le Signal blanc

vent glacé bien établi Ouest Vercors.

4000000


°
Je voulais manifester le temps, son changement dans la durée, celui que montre la nature, mais d'une manière propre à l'homme,
sujet conscient de sa présence définie par la mort :
émotion de la vie dans la durée irréversible.
(Roman Opalka)
°

Sur l'onde calme...





... et le souvenir très doux
d'une chambre jolie rue Victor- Cousin



There's a Possibility
All that I had was all I'm gonn'get






























une analyse psychologique et philosophique détaillée 

du personnage de 

Bella Swan 

telle qu’incarnée par Kristen Stewart dans 

Twilight Chapitre 1  Fascination


diagnostic clinique poétique et réflexif 


observation clinique et phénoménologique 

Bella S

Sujet féminin adolescent âge de seuil déracinement existentiel
Présente à la conscience comme une absence qui se regarde


déplacement initial  

déménagement de Phoenix vers Forks  

passage symbolique du solaire au brumeux du clair au crépusculaire 

ce transfert climatique et affectif constitue le premier traumatisme du récit  

une plongée dans la zone liminale du Soi


profil général

Bella manifeste un syndrome d’hypersensibilité silencieuse 

associé à une hyperréceptivité sensorielle et affective


sa posture corporelle  légèrement refermée 

gestes hésitants regard fuyant mais fixe  traduit 

une conscience de soi accrue jusqu’à la paralysie


l’introversion n’est pas ici une défense mais une forme d’écoute du réel


elle ne fuit pas le monde  

elle le laisse venir jusqu’à elle par capillarité

ce mode de relation produit une impression d’étrangeté  

Bella ne vit pas les choses elle les perçoit 

comme si elles appartenaient déjà à un souvenir


c’est le propre des consciences mélancoliques  

elles habitent le présent comme une réminiscence


affectivité et rapport au désir

l’entrée d’Edward Cullen dans son champ perceptif 

réveille un désir métaphysique non érotique au sens ordinaire

mais transcendantal elle ne veut pas seulement aimer 

elle veut comprendre ce qui dépasse la mort


l’amour devient un instrument de connaissance 

un passage du biologique au symbolique

sur le plan clinique on parlerait d’une compulsion de fusion 

nourrie par une angoisse d’abandon et un désir d’effacement


philosophiquement  c’est une quête d’intensité pure 

où la peur de la mort et le besoin d’éternité se confondent


Bella cherche dans l’amour vampirique non la survie 

mais l’abolition de la séparation


temporalité et conscience de soi

Bella vit dans un temps suspendu 

chronologie dissociée perception fragmentée


les dialogues sont espacés  les silences agissent comme des battements du réel


chaque mot semble traversé par un délai intérieur


ce n’est pas lenteur  

c’est rumination existentielle une pensée qui n’avance que par hésitation

cette temporalité subjective 

fait d’elle une figure de la philosophie du seuil  

toujours entre deux états  entre 

le sommeil et l’éveil 

l’humain et l’infini 

le désir et la peur


elle incarne ce que Kierkegaard nommait 

l’angoisse du possible 

la tension entre la finitude et la démesure du choix


diagnostic symbolique


structure dominante 

mélancolique contemplative


traits associés 

détachement actif 

sensorialité retenue quête d’absolu identification projective


mécanisme de défense principal  

idéalisation sublimation de la peur en amour


conflit latent 

tension entre autonomie et dissolution du moi


symptôme apparent 

fascination pour l’invisible 

attirance pour le danger comme miroir du vivant


conclusion

Bella Swan apparaît comme une conscience à l’état brut une âme adolescente exposée à l’absolu sans armure Son regard fixe et flottant interprété par Kristen Stewart avec une justesse d’opacité traduit moins l’indécision que la densité du sensible  Elle est l’archétype de la subjectivité moderne  inquiète poreuse à la recherche d’un sens dans la saturation du monde



cliniquement on parlerait d’un état de déréalisation choisie


philosophiquement c’est une mystique sans dieu


poétiquement c’est une flamme hésitante dans la brume 


celle qui regarde la nuit jusqu’à ce qu’elle devienne lumière















Je voudrais vous parler loin,

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C'est une longue histoire, qui pourrait être celle d'un oiseau, celle d'un poisson et celle d'un arbre, car elle parle beaucoup du ciel, de la mer et de la terre où avancent les racines. A la fin de cette histoire, rien n'a changé ou presque. Mais c'est comme une très longue journée qui serait passée, depuis la première heure de l'aube jusqu'à la nuit. Ceci est peut-être aussi, tout simplement, l'histoire d'un petit garçon inconnu qui se promène au hasard sur la terre, pas très loin de la mer, un peu perdu dans les nuages - et qui aime la lumière extrême du jour. J.M.G.L.C.


°
Tendre au plus près vers cet idéal d'évidence qui anime Le Clézio le long de toutes ses oeuvres. Mais de quelle évidence s'agit il ? D'une adhésion vécue dans un "être au monde" sans faille.


http://www.arcane-17.com/pages/sonores-divers/j-m-g-le-clezio.html



La montagne invisible


roman d'aventures alpines, non euclidiennes

et symboliquement authentiques


°

Toutes les mythologies parlent, soit d'un centre original du monde, soit d'un arbre sorti de terre et qui gagne le ciel, soit d'un mont sacré, en tout cas d'une possibilité de communication avec l'au-delà. Or, il faut que cette possibilité existe, que l'arbre ou la montagne soit là pour de vrai, au même titre que l'Everest ou le mont Blanc.
°

La liaison avec le livre

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Nous maintenons avec l'oeuvre une liaison continue;
la liaison du sel avec le sable et de l'air avec l'eau;
une liaison secrète, celle de l'écaille avec l'écho
 et du silence avec le signe.
°

Ô désert


Le silence n'est pas faiblesse. Il est, tout au contraire, force.
La faiblesse de la parole est de l'ignorer.