Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
mercredi, juin 04, 2008
Un regard neuf
voir là
voir maintenant
un voir
qui ne laisse
rien dehors
peu à peu ?
non
apparition soudaine
la neige
le ciel
tantôt l'une
tantôt l'un
et puis le vide tout entier
je laisse venir un bois
°
le très doux
sein
né
sur un appel du jour
silence
montre midi
un corps nu
sous la pluie
tête inclinée
°
ange
parole
humide
le Lys et l'Oreille
Pivoine
aujourd'hui
l'impression
inouïe
plein
silencieux
tranquille et joyeux
°
usure
que le soir teint de rouge
lac
dans son retour
sans fond
ni origine
nuage
pour s'unir au vide
°
ciel de marge froide
vent dominant avec rotations habituelles et traînes vigoureuses
éclaircie forte me respire
donne le rythme du feu
°
vu ce matin sur les enclaves
Gypaète au pré bon plein
(allure royale bonne vitesse dérive faible)
sans perdre le jour
°
enclos
demeure de la boucle
une étendue intime
incite
l'abandon
°
l'herbe pousse
pluie toute la journée
clarifier l'esprit laisser agir
chaud et humide
l'eau soutient les montagnes
les montagnes s'enfoncent dans l'eau
°
l'Aiguille des glaciers
joue dans l'encadrement de la fenêtre bleue
vent d'Est faible
visibilité bonne
au-delà
°
je marche encore un peu
terre
et sur terre
arbres
sources et nuages
voyelle
la neige
sa ligne sa voix
°
une brume légère masque les lointains
l'air accueille l'indistinct
sur le Signal blanc
vent glacé bien établi Ouest Vercors.
4000000
Sur l'onde calme...
There's a Possibility
All that I had was all I'm gonn'get
une analyse psychologique et philosophique détaillée
du personnage de
Bella Swan
telle qu’incarnée par Kristen Stewart dans
Twilight Chapitre 1 Fascination
diagnostic clinique poétique et réflexif
observation clinique et phénoménologique
Bella S
Sujet féminin adolescent âge de seuil déracinement existentiel
Présente à la conscience comme une absence qui se regarde
déplacement initial
déménagement de Phoenix vers Forks
passage symbolique du solaire au brumeux du clair au crépusculaire
ce transfert climatique et affectif constitue le premier traumatisme du récit
une plongée dans la zone liminale du Soi
profil général
Bella manifeste un syndrome d’hypersensibilité silencieuse
associé à une hyperréceptivité sensorielle et affective
sa posture corporelle légèrement refermée
gestes hésitants regard fuyant mais fixe traduit
une conscience de soi accrue jusqu’à la paralysie
l’introversion n’est pas ici une défense mais une forme d’écoute du réel
elle ne fuit pas le monde
elle le laisse venir jusqu’à elle par capillarité
ce mode de relation produit une impression d’étrangeté
Bella ne vit pas les choses elle les perçoit
comme si elles appartenaient déjà à un souvenir
c’est le propre des consciences mélancoliques
elles habitent le présent comme une réminiscence
affectivité et rapport au désir
l’entrée d’Edward Cullen dans son champ perceptif
réveille un désir métaphysique non érotique au sens ordinaire
mais transcendantal elle ne veut pas seulement aimer
elle veut comprendre ce qui dépasse la mort
l’amour devient un instrument de connaissance
un passage du biologique au symbolique
sur le plan clinique on parlerait d’une compulsion de fusion
nourrie par une angoisse d’abandon et un désir d’effacement
philosophiquement c’est une quête d’intensité pure
où la peur de la mort et le besoin d’éternité se confondent
Bella cherche dans l’amour vampirique non la survie
mais l’abolition de la séparation
temporalité et conscience de soi
Bella vit dans un temps suspendu
chronologie dissociée perception fragmentée
les dialogues sont espacés les silences agissent comme des battements du réel
chaque mot semble traversé par un délai intérieur
ce n’est pas lenteur
c’est rumination existentielle une pensée qui n’avance que par hésitation
cette temporalité subjective
fait d’elle une figure de la philosophie du seuil
toujours entre deux états entre
le sommeil et l’éveil
l’humain et l’infini
le désir et la peur
elle incarne ce que Kierkegaard nommait
l’angoisse du possible
la tension entre la finitude et la démesure du choix
diagnostic symbolique
structure dominante
mélancolique contemplative
traits associés
détachement actif
sensorialité retenue quête d’absolu identification projective
mécanisme de défense principal
idéalisation sublimation de la peur en amour
conflit latent
tension entre autonomie et dissolution du moi
symptôme apparent
fascination pour l’invisible
attirance pour le danger comme miroir du vivant
conclusion
Bella Swan apparaît comme une conscience à l’état brut une âme adolescente exposée à l’absolu sans armure Son regard fixe et flottant interprété par Kristen Stewart avec une justesse d’opacité traduit moins l’indécision que la densité du sensible Elle est l’archétype de la subjectivité moderne inquiète poreuse à la recherche d’un sens dans la saturation du monde
cliniquement on parlerait d’un état de déréalisation choisie
philosophiquement c’est une mystique sans dieu
poétiquement c’est une flamme hésitante dans la brume
celle qui regarde la nuit jusqu’à ce qu’elle devienne lumière
Je voudrais vous parler loin,

C'est une longue histoire, qui pourrait être celle d'un oiseau, celle d'un poisson et celle d'un arbre, car elle parle beaucoup du ciel, de la mer et de la terre où avancent les racines. A la fin de cette histoire, rien n'a changé ou presque. Mais c'est comme une très longue journée qui serait passée, depuis la première heure de l'aube jusqu'à la nuit. Ceci est peut-être aussi, tout simplement, l'histoire d'un petit garçon inconnu qui se promène au hasard sur la terre, pas très loin de la mer, un peu perdu dans les nuages - et qui aime la lumière extrême du jour. J.M.G.L.C.
http://www.arcane-17.com/pages/sonores-divers/j-m-g-le-clezio.html
La montagne invisible







