samedi, mai 31, 2008

Masao Yamamoto

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" J'aime l'idée que mes images donnent la sensation de photos anonymes trouvées aux puces, qu'elles aient ce charme et ce mystère... et que chacun se les approprie, les découvre et invente sa propre histoire".

 
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mercredi, mai 28, 2008

Angelus Silesius

La rose est sans pourquoi, elle fleurit
parce qu'elle fleurit,
N'a pour elle-même aucun soin, - ne demande
pas : suis-je regardée ?

Shitao

Si loin que vous alliez, si haut que vous montiez,

il vous faut d'abord commencer par un simple pas.

mardi, mai 27, 2008

François Cheng

Le tragique ne doit pas nous détourner
De notre vocation d'ici, de dire
Ce que le souffle de vie a promis,
Et ce que nous-même nous promettons,
Branche gorgée de sève, ou fracassée,
Fruit gonflé de lait, ou éventré,

Rires et pleurs renouent l'invisible fil.

Mutation




Dans l'existence d'un être particulier, le temps suit un double mouvement : linéaire (dans le sens de la "mutation changeante") et circulaire (vers la "mutation non changeante") qu'on peut figurer ainsi. (François Cheng, Vide et Plein)


rien sinon le vent


encre sur papier (é&éç,è cm) L.A. 2008

Wang Wei

un homme oisif, les fleurs des canneliers tombent

nuit calme de printemps dans la montagne vide

la lune surgit, effrayant un oiseau de la montagne

plusieurs fois il crie près du torrent printanier

lundi, mai 26, 2008

Jack Kerouac

Ne vous servez pas du téléphone.
Les gens ne sont jamais prêts à répondre.
Servez vous de la poésie.



la voix de Jack kerouac c'est ici :

http://ubu.artmob.ca/sound/kerouac_jack/Kerouac-Jack_Old-Angel-Midnight_1.mp3

à une raison

Un coup de ton doigt sur le tambour décharge tous
les sons et commence la nouvelle harmonie.
Un pas de toi, c'est la levée des nouveaux hommes et
leur en marche.
Ta tête se détourne : le nouvel amour! Ta tête se
retourne, - le nouvel amour!
"Change nos lots, crible les fléaux, à commencer par
le temps", te chantent ces enfants. "élève n'importe
où la substance de nos fortunes et de nos voeux" on
t'en prie.
Arrivée de toujours, qui t'en iras partout.
°
Rimbaud
°
Le nouvel amour, d'un coup de doigt harmonique, change la nature du temps. Il peut donc venir de toujours et s'en aller partout. On n'a jamais rien écrit de plus libre.
Philippe Sollers, Studio, folio

Walk a way

L.A. photographie 2003
sur le chemin de la Vallée étroite.
°
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signe amical à Pierrette Bloch








Encre de Chine sur une bande de Tissu
(Lionel André Lynn Schwartz hiver 2004)





















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Oeuvre de Pierrette Bloch

sans titre, 2006 encre de Chine sur papier 155x278 cm.
Musée d'art & d'histoire du judaïsme octobre décembre 2006.

La promenade

est une des circonstances que je préfère. C'est une aventure et un jeu. C'est être libre. Les routes, les sentiers, les villages, les rues, tout amène à choisir, à comparer, à prendre plaisir, à se souvenir. La promenade n'a comme limite que la fatigue ou l'heure. L'Avventura d'Antonioni : la lente circulation autour de l'île, ce long détour, la contrainte d'où l'on s'échappe alors qu'on espérait à peine, l'écart, un changement brusque de direction : voilà la promenade. J'aime aussi les longs voyages de nuit, le monde étrange des stations-service. (Pierrette Bloch la promenade, 1995)

dénivelée





pour Baptiste

à 4000 mètres

le bleu   encercle

un
visage

mangé par l'altitude


le 
souffle tombe
et
se rend

à
une vérité de glace et d'azur







la monotonie 

dilate

la spirale

intérieure

qui détruit

l'angle

mort









la nuit

le calcaire

rend la lumière

bue

le jour














le vol

des oies sauvages

dénoue

sans hasard


les limites de la terre


































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Maître Eckart

Deviens tel un enfant / deviens sourd, deviens aveugle ! / Ton être même / faut que néant, devienne, / tout être, tout néant, bannis de là tout sens ! / Laisse lieu, laisse temps / et l'image également ! / Prends sans chemin / le sentier étroit / ainsi viendras-tu à l'empreinte du désert.
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UN COUP DE DÉS
JAMAIS



























QUAND BIEN MÊME LANCÉ DANS DES CIRCONSTANCES ÉTERNELLES
DU FOND D’UN NAUFRAGE
SOIT que
l’Abîme
blanchi
étale
furieux
sous une inclinaison
plane désespérément

d’aile
la sienne
par
avance retombée d’un mal à dresser le vol
et couvrant les jaillissements
coupant au ras les bonds

très à l’intérieur résume
l’ombre enfouie dans la profondeur par cette voile alternative
jusqu’adapter
à l’envergure

sa béante profondeur en tant que la coque
d’un bâtiment
penché de l’un ou l’autre bord
LE MAÎTRE
hors d’anciens calculs
où la manœuvre avec l’âge oubliée
surgi
inférant
jadis il empoignait la barre
de cette conflagration
à ses pieds
de l’horizon unanime

que se
prépare
s’agite et mêle
au poing qui l’étreindrait
comme on menace
un destin et les vents
l’unique Nombre qui ne peut pas
être un autre

Esprit
pour le jeter
dans la tempête
en reployer la division et passer fier

hésite
cadavre par le bras
écarté du secret qu’il détient
plutôt
que de jouer
en maniaque chenu
la partie
au nom des flots
un
envahit le chef
coule en barbe soumise
naufrage cela
direct de l’homme

sans nef
n’importe
où vaine

ancestrale-ment à n’ouvrir pas la main
crispée
par delà l’inutile tête

legs en la disparition
à quelqu’un
ambigu

l’ultérieur démon immémorial
ayant
de contrées nulles
induit
le vieillard vers cette conjonction suprême avec la probabilité

celui
son ombre puérile
caressée et polie et rendue et lavée
assouplie par la vague et soustraite
aux durs os perdus entre les ais


d’un ébat
la mer par l’aieul tentant ou l’aieul contre la mer
une chance oiseuse

Fiançailles
dont
le voile d’illusion rejailli leur hantise
ainsi que le fantôme d’un geste

chancellera
s’affalera

folie
N’ABOLIRA COMME SI
Une insinuation
simple
au silence
enroulée avec ironie
ou
le mystère
précipité
hurlé

dans quelque proche
tourbillon d’hilarité et d’horreur

voltige
autour du gouffre
sans de joncher
ni fuir

et en berce le vierge indice
COMME SI 
plume solitaire éperdue
sauf
que la rencontre ou l’effleure une toque de minuit
et immobilise
au velours chiffonné par un esclaffe-ment sombre

cette blancheur rigide
dérisoire
en opposition au ciel
trop
pour ne pas marquer
exigûment
quiconque

prince amer de l’écueil
s’en coiffe comme de l’héroique
irrésistible mais contenu
par sa petite raison virile
en foudre

soucieux
expiatoire et pubère
muet
rire
que

SI
La lucide et seigneuriale aigrette
de vertige
au front invisible
scintille
puis ombrage
une stature mignonne ténébreuse
debout
en sa torsion de sirène
le temps
de souffleter
par d’impatientes squames ultimes
bifurquées
un roc

faux manoir
tout de suite
évaporé en brumes

qui imposa
une borne à l’infini

C’ÉTAIT
LE NOMBRE 
issu stellaire
EXISTAT-IL
autrement qu’hallucination éparse d’agonie

COMMENÇAT-IL ET CESSAT-IL
sourdant que nié et clos quand apparu
enfin
par quelque profusion répandue en rareté
SE CHIFFRAT-IL

évidence de la somme pour peu qu’une
ILLUMINAT-IL

CE SERAIT
pire
non
davantage ni moins
indifféremment mais autant
LE HASARD
Choit
la plume
rythmique suspens du sinistre
s’ensevelir
aux écumes originelles
naguère d’où sursauta son délire jusqu’à une cime
flétrie
par la neutralité identique du gouffre

RIEN
de la mémorable crise
ou se fût
l’événement
accompli en vue de tout résultat nul
humain
N’AURA EU LIEU
une élévation ordinaire verse l’absence

QUE LE LIEU
inférieur clapotis quelconque comme pour disperser l’acte vide
abruptement qui sinon
par son mensonge
eût fondé
la perdition

dans ces parages
du vague
en quoi toute réalité se dissout

EXCEPTÉ
à l’altitude
PEUT-ÊTRE
aussi loin qu’un endroit
fusionne avec au delà
hors l’intérêt
quant à lui signalé
en général
selon telle obliquité par telle déclivité
de feux

vers
ce doit être
le Septentrion aussi Nord

UNE CONSTELLATION
froide d’oublie et de désuétude
pas tant
qu’elle n’énumère
sur quelque surface vacante et supérieure
le heurt successif
sidérale-ment
d’un compte total en formation

veillant
doutant
roulant
brillant et méditant

avant de s’arrêter
à quelque point dernier qui le sacre

Toute Pensée émet un Coup de Dés


harmonie invisible plus parfaite que l'apparente. H
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Henri Michaux

Ne désespérer jamais. Faites infuser davantage.

de la neige à la glace

neige en étoile

neige fraîche feutrée


neige à grains fins

neige à grains ronds


glace bulbeuse glace compact

terre

à la naissance



neige le lait


jour de fonte


en forme d'oeuf

champs

de neige / immobile / in connaissance

monastère

terme clos / blanc / clou

Lagopède

blancheur animale / son envol / lointain sans faire aucun signe

poésie :

s'efface d'elle même après un court instant


par défaut le remplissage est blanc

blanc

où je suis / où se joint / surface / silence

blanc

sur blanc

lumière en tant que lumière


M. ne peint pas l'invisible



il rend visible la disparition du visible

neige

impeccable / chute / épaisseur /impassible plastique du silence

la blancheur

est motrice / comme la mutité est ressource de la parole

Livrée

blanche


élan



bond est le qui vive

La parole traversée

Depuis la publication de Dans la chaleur vacante, en 1961, André du Bouchet n'a cessé de développer et d'approfondir une oeuvre originale où l'exigence de la parole s'unit à la rigueur d'une poésie volontaire, éloignée de tout épanchement lyrique comme de tout automatisme. Il écrit, dit-il, "pour se rejoindre", et sa parole, que hante l'épaisseur de la langue, traverse l'espace comme happée par le futur sans jamais se satisfaire du présent et de l'immobilité. Habitée de thèmes métaphysiques, l'oeuvre d'André du Bouchet ne relève cependant pas du discours philosophique; elle unit la poésie et la pensée, elle est "pensée poétique" ancrée dans la nature et le concret. (source Jacques Depreux)
...

Architecture


le village de Boudin
début de printemps (L.A. 2004)

Rhododendron

Rhododendron ferrugineum (L.A. 1999 Beaufortain)

Tussilage Pas d'Ane


Tussilago farfara (L.A. 1999 Beaufortain)

Renoncule des glaciers

Ranunculus glacialis (L.A. 2000 Beaufortain)

Jardin des plantes

Jardin des plantes (Paris 2002)L.A.

dimanche, mai 25, 2008

Brouillon de poème




encre & aquarelle (é&éç,è cm) 2003 L.A.

Affinités relatives

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L.A. encre & photographie 2002

J'écrirai mes pensées avec ordre, par un dessein sans confusion. Comme si la clarté ne valait pas le vague, à propos de points ! A-t-on besoin de cela pour prouver que l'on est un homme d'esprit, c'est-à-dire un imbécile ? Voilà ce qu'on peut dire sur ce sujet.

Sans motif


encre sur papier de riz (é&éç,è cm) 2002

Ainsi l'élan


encre sur papier de riz (é&éç,è cm)2002 L.A.

D'utilité ou de nécessité


encre sur papier (é&éçè cm) 2002 L.A.

Couverture rouge

dans l'installation de Christian Boltanski
centre Pompidou Paris juin 2002


Aquarelle Lynn Schwartz (2002)

Mer & Citrons

Aquarelle Lynn Schwartz (2002)

Le principe de Fulton

Le principe de Fulton est simple et radical : "la seule chose que l'on devrait faire avec un paysage, ce sont des photographies. Les seules choses que l'on doit y laisser, ce sont les traces des ses pas" l'accent n'est pas dans l'intervention mais dans l'immersion. (source Kenneth White)

Limites...

En dehors à la fois de toute structure mentale idéaliste et de la confusion qui résulte de leur perte, la poétique de Kenneth White suit, pas à pas, phénomène après phénomène, une logique des limites, avec une sensation aigüe du réel. Difficile d'imaginer une ouverture au monde plus grande que celle qui se trouve dans ces pages....

Monts dans la brume


Shitao
1702 ( 45 X 30,8 cm) Pékin, musée du Palais
°
Le mont d'automne recueille le reste du couchant,
Un oiseau vole à la poursuite de sa compagne,
Par intermittence chatoie le vert-bleu...
La brume du soir, elle, est sans lieu.
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Wang Wei ( 701 - 761)

à tel motif

encre/acrylique (é&éç,ècm) 2002

car un foyer


encre & pastel (é&éç,ècm) 2002