un mystère dérobe la source de la lumière
d’un cahier d’orient
d’un cahier d’orient
comme si chaque page
était éclairée de l’intérieur
par une clarté qu’aucune main
n’aurait posée là
le cahier semble ancien
mais son éclat est neuf
une lumière sans origine
ou dont l’origine justement
se retire au moment où l’on croit la saisir
ce n’est pas une énigme à résoudre
plutôt une invitation à regarder autrement
la lumière comme une présence en retrait
un appel discret
qui ne se donne jamais entièrement
le mystère n’occulte rien il crée une distance fine
une profondeur où la pensée
peut se déposer sans
se précipiter
dans ces pages d’orient
la lumière n’explique pas
elle accompagne
elle fait trembler les signes adoucir les angles
s’ouvrir les mots
comme si leur noyau
était encore en gestation
on comprend alors
que la source n’est pas perdue
elle n’a simplement pas de lieu fixe
elle se déplace avec le regard
elle naît dans l’attention
elle se retire quand on veut la saisir
et revient quand on se contente de lire
le cahier d’orient
enseigne sans doctrine
le mystère est la forme juste
de sa lumière
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