une poésie
comme
une architecture
de vide et de répétition dans trois dimensions
l'éponge de
Sierpinski-Menger
je regarde l’éponge
je vois le cube se creuser de lui-même
le plein devient
vide
le vide devient structure
chaque retrait répète le retrait précédent
chaque volume contient son absence
chaque face se divise en neuf et
le centre disparaît
la forme s’allège et se répète
elle s’étend dans les trois directions
sans jamais s’épaissir
chaque itération crée plus de surface
moins de matière
plus de passage
moins de mur
la densité tend vers zéro
la surface vers l’infini
la géométrie se retourne contre elle-même
et produit
une matière ajourée
une architecture du rien
la logique fractale remplace la construction
la règle devient espace
la répétition devient relief
chaque fragment contient le schéma du tout
et le tout n’est qu’un réseau d’intervalles
le cube n’est plus solide
il respire
il démontre que l’infini peut être contenu dans
un corps fini
que la matière peut être définie par ce qui lui manque
et que la géométrie de l’éponge
est
une
pensée
sur la porosité du
réel
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