Robert Ryman naît à nashville tennessee en mil neuf cent trente il grandit dans une Amérique de musiques et de silences il croit d’abord que sa vie sera celle du son il apprend le saxophone rêve de jazz et rejoint new york en mil neuf cent cinquante deux mais le rythme l’amène vers la lumière au musée d’art moderne où il travaille comme gardien il découvre les toiles comme on découvre un continent il regarde longtemps il comprend que peindre ce n’est pas raconter mais respirer il commence sur des papiers des cartons des surfaces modestes avec du blanc des gris des traces
le blanc n’est pas absence mais totalité le blanc est la lumière devenue matière il peint non la couleur mais le fait de peindre le geste le support le bord l’air il refuse le récit la métaphore il choisit la présence pure la peinture qui parle d’elle-même et rien d’autre il devient figure du minimalisme sans jamais vraiment s’y reconnaître pour lui il n’y a pas de style seulement des moments de peinture chaque œuvre est un espace où la lumière se pose où le regard se déplace où la perception devient l’œuvre
il explore le métal le lin la toile le plexiglas il note les vis les rebords les ombres comme partie du tableau il cherche la vérité du visible dépouillée du visible il peint moins pour montrer que pour faire advenir le regard il vit longtemps à new york discret patient obstiné chaque tableau une expérience du maintenant il meurt en deux mille dix neuf laissant une œuvre blanche et vibrante qui n’a jamais cessé de parler du silence du monde

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