lundi, février 10, 2025



la nuit
 
était si noire que l’on n’y voyait qu’à la faveur de 

la neige

































journée
tranquille
d'un 
séjour 
oisif


le corps au milieu de la brume et des nuages



























nous avons
besoin
d'eau
de soleil
de musique
de peinture

là sous
les yeux
lumineuse
poussière









































cheminements et carrefours 


toutes les explorations 
ne nous mènent qu’à des seuils successifs 
derrière lesquels se reforme 
plus dense 


le mystère du jaillissement 





























Rachel Bespaloff 

ne pouvait aimer qu’inconditionnellement 

sans exil
 
alors que la vie terrestre accumule
 
conditions et exils…





























on ne peut pas lire un poème une seule fois


nous voilà
 
donc en train 
de rêver à l’intérieur 
d’un rêve 

ce rêve est peut-être lui-même 

un 
élément d’
un autre rêve 


on ne connaît jamais le nombre de tours de ficelle



















la pensée 

est 

le rêve

d'un parleur éveillé



casser
le tempo
est la première
exigence

l'extrêmement
lent
fait pénétrer
dans le
son






rien n’est mieux assoupli que la langue des hommes 

on y trouve propos changeants et variés 

vaste est le champ des mots 
dans l’un et l’autre sens 

tu dis telle parole 
et tu pourras l’entendre à ton tour en réponse
























A l’ère du Spectacle mondialisé 

la post­ vérité s’impose

d’ailleurs tout est devenu  

post  



post-moderne 
post-sexuel
post-religieux 
post-politique
post-poétique
post-climatique 




























un  post  et une  post  n’ont plus grand-chose à se dire et restent penchés sur leurs smartphones en contact constant avec d’autres  post  

les  post-ovocytes  sont sur le marché de même que les  post-spermatozoïdes  qui se font de plus en plus rares 

le  post-utérus  est en cours 

ainsi va le  post  déjà dépassé dans la cyberguerre par l’ hyper-post  

plus de postérité 
plus de posthume
rien que des postures postiches sans avenir





























CENTRE







en tant que post-humain je ne me débrouille pas si mal évidemment les anciens humains continuent de se reproduire et encombrent le paysage mais ils n’y croient plus ils pressentent l’orage dévastateur 

je me faufile j’avance masqué j’ai gardé pour me renseigner une apparence humaine je suis son garde du corps ou plutôt son ange gardien je vis à ses côtés invisible 

un ange ne parle pas il prévient