jeudi, janvier 09, 2025


cette idée qu’

il y a 
une langue française 

en dehors 
des écrivains et qu’on protège 
est inouïe

chaque écrivain est obligé de se faire sa langue comme chaque violoniste est obligé de se faire son  son 

et entre le son de tel violoniste médiocre et le son pour la même note de Thibaut  il y a un infiniment petit qui est un monde 

je ne veux pas dire que j’aime les écrivains originaux qui écrivent mal 

je préfère  
et c’est peut-être une faiblesse  ceux qui écrivent bien 

mais ils ne commencent à écrire bien 
qu’à condition d’être originaux de faire eux-mêmes leur langue 
















la correction 
la perfection du style existe 
mais au-delà de l’originalité après avoir traversé 
les faits non en deçà 
la correction en deçà  

émotion discrète   
bonhomie souriante   
année abominable entre toutes

 cela n’existe pas. 

la seule manière de défendre la langue c’est de l’attaquer mais oui madame Straus ! parce que son unité n’est faite que de contraires neutralisés d’une immobilité apparente qui cache une vie vertigineuse et perpétuelle 

car on ne  tient  on ne fait bonne figure auprès des écrivains d’autrefois qu’à condition d’avoir cherché à écrire tout autrement

















 


les rivières

sont
des chemins
qui marchent et qui
portent où l'on veut aller








de là-haut
tombait
un peu de neige
et vint la nuit
et un peu 
de neige
tombait
de là-haut






























les rayons bleus

une source

une vapeur

une embarcation légère

Nature 


un poème enfermé dans 

une merveilleuse écriture secrète 


les parfums pourpres 
du soleil 
des pôles


en rêve

le dieu Mercure





















l'énigme pourrait pourtant se dévoiler si nous y reconnaissions l'odyssée 

de l'esprit qui sous un leurre magique 

se cherchant lui-même 

se fuit lui-même





juste au creux
 
de la montagne en 
dessous 
du glacier 
dont j’héberge les eaux à la saison 
de la fonte




ça crisse 
ça perce de partout 
ça piaille à tue-tête 
ça mange et 
ça rejette plein de morts et de vies



























Alètheia 
habituellement traduit par vérité

Alètheia 
prend le sens de 

dévoilement 
descellement 

déclosion
désabritement
 
la suspension de son retrait  































dans 
le mot 
Alètheia 
il y a déjà 
un sens privatif 
ce qui est affranchi 
du retrait 
dans la 
Léthé





Alètheia dans Être et Temps  

comme concordance entre pensée et chose est en rapport avec l'idée d'ouverture de clairière et de ce qui se donne à comprendre à l' être-au-monde  de ce dont il a la familiarité





























la lecture continue 
le livre l'actualise en se vérifiant à haute voix



le chemin    la méthode


a pour trait fondamental
ceci que

guidant et accompagnant
la marche

en chemin il ouvre au regard
un aperçu et une
perspective

donnant aussi quelque chose
d'éclore






























celui 

qui a réalisé que l'essence de tout savoir livresque est 
paix de l'esprit et délivrance aussi 
pratiquera la tranquillité 
mentale



pourquoi
irait-il étudier dans les livres



























j'allais attendre en faisant une chose ou une autre
jusqu'à la venue du jour
définitive


une histoire se déploierait d'elle-même
au fil des phrases


221

deux syllabes

je les
dis 
à voix
basse


724

une fois les flocons d'une neige d'été dérivaient
autour du
nageur






























723

la poésie
oblige
au réveil



les vers coupent 

chaque mot doit se placer où il faut