mardi, janvier 07, 2025

j'aime

une œuvre 

ancienne pour sa nouveauté 


il n'y a 

que le contraste 

qui nous relie au passé 


chaque ombre 

à son âme reconnaît la lumière



















il nous faut des œuvres 
fortes 
droites
précises
à jamais incomprises





je suis 
contre les systèmes 
le plus acceptable des systèmes 
est celui de n'en avoir par principe aucun

























lumière à la fenêtre ... proposition en mouvement


je vais tenter de dresser peu à peu
une liste de toutes les choses
qui sont certaines
en moi

plus tard viendront celles
qui sont dignes
de foi

puis celles qui sont 
possibles

etc


ce qui est certain
c'est mon avidité pour les livres


les mots en nageant me dépassent comme s'ils étaient
des poissons
bleus 


















lire
c'est aller
vers
quelque chose
qui va devenir
mais dont
personne
encore
ne sait
ce qu'elle
sera




































refuge à l'ombre des eucalyptus 
silence et conversation
aérienne des
feuilles





n'examine pas trop la poésie

laisse-là foncer
par elle-même dans le tunnel
ne la suis pas
n'essaye pas 
de la chevaucher
laisse-là aller
dans le tunnel
et sortir de l'autre côté
et te revenir
pendant que tu fais
des choses importantes
comme aimer et apprendre
à être patient






























la pratique de la poésie célèbre le fait
que nous ne possédons
rien







elle trace
noir
sur blanc
un 
minuscule
jardin
de
lettres






























ici 

le problème 

de la folie sera posé 

de la manière la plus humaine

 

de manière à ce que chacun se demande  

pourquoi pas moi  


qu’ai-je fait pour que le destin m’épargne 

et dans le fond 

que vaut réellement 

ma vie 









à qui m’identifiez-vous qui m’équivaille 

dit le Saint 






















Allocution de Susan Abulhawa à l'Oxford Union 

Le courage de la poésie 


on lira ci-dessous la traduction en français par Mehdi Belhaj Kacem de l’allocution prononcée par la poétesse américano-palestinienne Susan Abulhawa mondialement reconnue le 28 novembre 2024 à l’Oxford Union lors d’une journée de débats houleux intitulée Cette Chambre estime qu’Israël est un État d’Apartheid responsable d’un génocide 

nous estimons qu’il est très peu de textes qui aient jamais rendu une telle justice de façon aussi poignante et aussi forte à la cause palestinienne dans ce qu’elle revêt d’universellement transmissible 

ce que Lacoue-Labarthe appelait sobrement 

le courage de la poésie