vendredi, décembre 05, 2025


une pensée de la vague et du vent 

une pensée mobile

sans point d’ancrage définitif

qui se forme dans le mouvement même

qu’elle cherche à comprendre






















la vague ne conserve rien 

elle avance

se replie

se reforme dans l’instant suivant



le vent non plus 

il passe efface déplace

sans jamais s’arrêter assez longtemps

pour devenir objet stable




une pensée qui leur ressemble

ne vise pas la fixation 

elle suit les lignes de force

capte les variations

admet l’instabilité comme condition



elle ne cherche pas la vérité

comme un roc

mais comme une oscillation juste

un accord provisoire

entre direction et intensité



la vague enseigne la forme changeante

le vent enseigne le rythme




ensemble ils montrent

que la constance peut naître

de la répétition des transformations

et non de leur absence




penser ainsi

c’est accepter que le sens

ne soit jamais tout à fait atteint

toujours en déplacement

toujours sur le point

de se recomposer ailleurs



une pensée de la vague et du vent

est une pensée vivante 

ouverte respirante

prête à se laisser modifier

par ce qu’elle traverse





penser la poésie en termes de yoga-zen

revient à l’aborder non comme discours

ni comme ornement du langage

mais comme une pratique de présence







chaque posture est un ajustement

une écoute du corps dans l’instant

sans volonté d’effet



de même le poème n’est pas une performance 

il est un geste juste

un alignement discret entre souffle et pensée

non le manque

mais l’espace où les choses peuvent advenir

sans être forcées




un poème zen-yogique

ne cherche pas la beauté

ne cherche pas la profondeur 

il laisse la beauté et la profondeur

se déposer d’elles-mêmes

dans les interstices du langage


inspire 

accueillir le monde

expire 

lui donner une forme simple

sans y enfermer quoi que ce soit



on se rend disponible à ce qui parle à travers nous

lorsque le mental se calme

lorsque la posture intérieure s’assouplit

lorsque le jugement se tait



le zen enseigne le non-vouloir 

ensemble ils conduisent à une poésie

où chaque mot est une posture

chaque silence un souffle

chaque image un instant de présence nue


une pratique

une écoute

une disponibilité à la simplicité vibrante du réel



le yoga offre une clé 

le zen ajoute la dimension du vide 

l’écriture devient alors une respiration 

on ne fabrique pas un poème

Le yoga enseigne la stabilité

La poésie comme yoga-zen 


























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