samedi, décembre 06, 2025


je prends 
le jour comme une feuille de papier
je le froisse 


non par colère
mais pour éprouver la texture du temps







dans le froissement

il y a 

une façon d’écouter

ce que le jour refuse de dire d’emblée 




















les plis sont des chemins

les ombres des notes

les creux des hésitations du réel



la feuille n’est plus plane 

le jour non plus

il devient un relief modeste

un territoire où la lumière

accroche différemment




ce geste simple désacralise le temps sans le réduire


on ne le vénère pas

on l’empoigne



dans les plis du papier froissé

quelque chose d’inattendu survient 

une attention plus nette

une présence plus sobre

une manière d’habiter les heures

sans se laisser intimider par elles




je déplie alors la feuille   le jour se défait de ses rides

mais quelque chose 

demeure 

un souvenir de forme

une mémoire des pressions





même revenu à plat
le jour porte la trace de ma main
et moi peut-être
je porte un peu mieux
la trace du jour



le tonnerre ouvre les yeux entre les murs














Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire