Poésie hyperbolique
non parce qu’elle exagère mais parce qu’elle s’ouvre
au-delà de tout retour
elle part d’un point précis
un détail
une sensation
puis s’élargit s’écarte
prend une tangente discrète
et déjà s’éloigne
du centre qu’on croyait fixe
la poésie hyperbolique
n’entoure rien
elle traverse
elle s’incline
elle cherche les zones où le sens
se dilue sans disparaître
où l’image n’est plus un objet
mais un passage
ses mots ne décrivent pas un monde clos
ils explorent les bords
les expansions possibles
les lignes d’échappement
où la pensée prend de la vitesse
et se défait des cercles habituels
c’est une poésie qui ne revient pas
à son point d’origine
elle laisse derrière elle
une trace fine oblique
comme une ligne blanche dans l’air
qu’un regard attentif peut encore suivre
Hyperbolique
ouverte à l’infini
fidèle à rien
sauf à l’élan qui la porte
et qui en s’éloignant
donne au réel
sa respiration la plus claire
la ligne bleue
représente
la trajectoire hyperbolique

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire