samedi, décembre 20, 2025


je marche hors du temps par nerfs ouverts



Stavros Stavrakis



L’étrange et le connu 











le connu est le territoire familier 

gestes répétés 
formes reconnues 
paysages parcourus mille fois par l’esprit et le corps 

il rassure ordonne inscrit l’être dans un rythme
une mémoire 
une continuité

le connu est le sol solide 
sur lequel l’existence peut s’appuyer


l’étrange lui est l’écart la rupture 
la vision qui déplace

l’or tombe en pluie sur des bouches muettes



il n’obéit à aucune habitude
défie l’attente
trouble la perception

la pierre rêve au centre de mon front


l’étrange est ce qui fait vaciller le connu, 
ce qui ouvre un espace de question de doute et d’émerveillement

Je vois l’éclair avant qu’il ne soit vu


Entre l’étrange et le connu 
se tisse la tension de l’expérience 

trop 
de connu étouffe la vie

trop d’étrange 
désoriente

une horloge fond dans le cri des herbes


le mouvement juste naît de leur rencontre 

reconnaître tout en s’étonnant

habiter un monde tout en découvrant 
qu’il recèle des visages 
inattendus


l’existence se déploie sur cette frontière 

marcher 
sur le chemin familier 
tout en laissant l’étrange glisser
à travers les interstices du regard







le feu pense à ma place 

je consens


les mains savent ce que l’esprit 

dissout









des bêtes pures gravissent le silence
















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