lundi, décembre 15, 2025


Une langue brisée soumise
une langue d’amour
une autre de vautour
et une de soupir


elles ne s’accordent pas
elles coexistent

















L’une rampe sous le poids du monde l’autre se donne sans calcul

une autre encore plane au-dessus des restes

attentive aux fractures

et la dernière s’échappe

à peine audible comme l’air quittant la poitrine






Ce ne sont pas des langues choisies mais des états

elles surgissent selon la pression

selon la fatigue

selon l’ouverture ou la peur


La langue soumise répète

La langue d’amour touche

La langue vautour nomme ce qui meurt

La langue soupir se tait presque



Écrire alors c’est les laisser passer sans hiérarchie

ne pas corriger leur conflit

ne pas chercher l’unité




la vérité ne parle jamais
dans une langue intacte
mais dans ce frottement instable
où plusieurs voix
tentent, ensemble
de respirer





















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