lundi, décembre 08, 2025


Le Géomètre du Vent

ne trace aucune ligne visible

il travaille dans l’air
dans ces déplacements qui semblent erratiques
mais suivent pourtant 
une logique 
subtile

















Il mesure les angles d’une rafale

l’arc invisible qu’une brise décrit

en contournant une façade

la courbe silencieuse

que dessinent les herbes lorsqu’elles s’inclinent


Rien n’est stable dans son domaine 

les données se dissolvent aussitôt apparues

les formes se modifient sans prévenir


Pourtant le géomètre n’en perd pas la trace 

il saisit dans ce flux

une cohérence qui ne s’écrit pas



Il sait que le vent parle

sans utiliser de mots

qu’il sculpte l’espace

plutôt qu’il ne le remplit

qu’il révèle les contours du monde

par ce qu’il effleure


Son travail n’est pas d’ordonner

mais de comprendre la mobilité

de percevoir la structure d’un mouvement

qui ne vise rien

et qui pourtant signifie



Le géomètre du vent avance

comme on avance dans une pensée souple 

en laissant les variations indiquer la voie

en accueillant les détours

en reconnaissant dans chaque souffle

une forme d’écriture abstraite

que seuls lisent

ceux qui acceptent l’impermanence



Ainsi dans l’air
se dessine une géométrie sans figure
un savoir précis
mais jamais figé










le géomètre du vent

Fonction  
cartographier les courants invisibles
Pouvoir  
ressentir la topologie du temps
Signes 
compas sans aiguilles
Domaine 
haute atmosphère
Risque 
confondre espace et durée

























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