mais un dieu qui montre
une présence qui ne contraint pas
mais ouvre des chemins
il ne tranche pas le destin
il éclaire les contours signale les intersections
rend visibles les bifurcations de la vie
que l’on ne perçoit pas toujours soi-même
on pourrait le confondre avec un guide
mais il ne tient pas la main
il attire l’attention
suscite la vigilance
invite à comprendre la structure
sans jamais livrer la solution
sa force n’est pas dans la domination
mais dans la clarté qu’il apporte au moment opportun
dans la façon dont il rend manifeste
ainsi le rapport avec le divin devient observation
lecture attentive des signes
mise en relation des indices dispersés
que le monde offre à ceux qui savent regarder
le dieu grec n’impose pas
il propose
et c’est dans cette proposition
que se loge la liberté humaine
la capacité de choisir
en pleine connaissance de ce que la vie offre
et de ce qu’elle laisse en suspens
les dieux sont ceux qui regardent vers l’intérieur
ils ne sont pas dans le dehors imposé
mais dans la clairvoyance subtile
qui perce la trame du moment
ils observent sans juger
accueillent ce qui se présente
comme on note un souffle de vent
une variation de lumière sur une pierre
leur regard ne crée pas
il révèle
les formes latentes
les tensions à peine perceptibles
les flux qui traversent l’instant
sans jamais se fixer complètement
être attentif à l’intérieur
c’est reconnaître l’émergence de ce qui advient
la mise en présence du possible
l’ouverture d’une mince clairière
où l’esprit peut se tenir sans se confondre
les dieux ne commandent pas le monde
ils montrent
indiquent
éclairent le passage
comme un souffle qui soulève les poussières
et permet de voir les chemins que la lumière frôle
leur puissance n’est pas extérieure
mais réside dans la capacité à accueillir
l’éveil du présent
à soutenir la conscience
dans sa fragile vigilance
face à ce qui vient
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