lundi, décembre 22, 2025

 



Avec malice et vivacité Cole Swensen développe une poésie du « et ». À travers l’évocation des souvenirs comme ombres partagées, l’attention portée à l’autre, la question de la traduction, le paysage large par rapport à l’instant bref et ce qu’ils contiennent d’intensité différente, le livre poursuit ainsi une réflexion sur le langage, dans sa capacité à échapper autant qu’à informer. 








Il est aussi traversé par un esprit de jeu, dans la légèreté des croisements impromptus qui éclairent les êtres et les donnent à voir sous un angle nouveau. Dans cette réflexion sur l’élaboration de la langue poétique face à un monde difficilement nommable, se dessine une sorte de « politique de la grammaire » qui interroge la dimension de déconstruction de la poésie, sa force insurrectionnelle face aux mots creux ou trop pleins.





Poussière


dont l’importance ne peut être ignorée. De prime

abord elle semble légère – elle semble en fait être le principe

même de la légèreté, ce qu’elle est bien sûr, mais justement

elle a aussi cette sorte de légèreté qui, bien qu’instable, se

stabilise néanmoins. C’est un précipité et c’est là qu’elle

recoupe le langage – le langage n’étant qu’idées floues, de

celles qui, à peine assez lourdes parmi toutes les pensées

du monde, ne peuvent rester en l’air et viennent se déposer

sur tout, jusqu’à ce que légèrement, même si pas tout à fait,

elles obscurcissent tout.






















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