samedi, novembre 01, 2025



les soirs 
s’enfoncent sous ton regard 
lentement rassemblés 
par la bouche     
des mots le souffle 
effleure les contours        
du cercle muet qui attire la lumière            
en son centre l’étoile 
rampe vers l’intérieur du silence 
la pierre jadis            
posée contre les tempes 
se délie maintenant 
ouverte          
dans la dispersion des soleils 
multiples et dans cet éparpillement 
une clarté se reforme l’âme             
revient glisser 
dans l’éther d’où elle fut tirée 
elle se souvient           
du feu 
premier du lieu sans ombre 
où la pensée 
se respire









une cosmogonie intime une descente et une remontée de la conscience à travers ses propres zones d’ombre et de lumière

les soirs qui se creusent évoquent le passage du visible à l’invisible le moment où le monde extérieur s’efface pour laisser place à la profondeur intérieure — celle du regard qui ne voit plus mais recueille

l’œil ici devient organe spirituel  non plus celui qui observe mais celui qui reçoit absorbe médite

les syllabes les lèvres le cercle en silence parlent du langage comme rite de la parole ramenée à sa vibration pure 

les mots ne décrivent plus  ils rassemblent comme des offrandes les fragments du monde dans un centre immobile

l’étoile qui rampe vers le centre représente la lumière en devenir la connaissance encore enfouie cherchant sa forme au cœur de la matière  peut-être une image de l’âme retournant à son origine

la pierre autrefois proche des tempes évoque la pesanteur de la pensée la densité du mental qui ici s’ouvre et se dissout dans la dispersion des soleils  multiplicité des consciences éclatement du réel en fragments lumineux

dans cette dissémination l’âme retrouve l’éther c’est-à-dire son élément premier sa transparence

une métamorphose intérieure  la descente dans la nuit de la matière la lente fusion du langage et du silence puis le retour à la lumière diffuse du souffle originel  l’esprit réintégré à la vastitude

en somme c’est une alchimie de la parole  la pierre du front devient étoile le soir devient commencement et le verbe dans sa plus pure oscillation retrouve le royaume de l’éther



























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