le monde respire en moi je respire dans le monde il n’y a pas de frontière seulement un passage un glissement une clarté qui se déplace de branche en branche de souffle en souffle la lumière me regarde et je suis cette lumière en mouvement rien n’est séparé tout se rejoint dans l’instant qui tremble le vent parle ma langue je parle la langue du vent et le temps s’efface dans le battement du présent sans avant sans après juste ce dépliement continu de la vie dans la vie
je marche mais le sol marche avec moi je pense mais la pensée me pense je regarde mais la vision m’englobe je ne suis pas dedans je ne suis pas dehors je suis ce point ouvert où tout s’unit où tout s’écoute où tout s’éveille les formes se font et se défont sans perdre leur source rien n’est perdu tout revient tout naît ensemble dans le même geste simple une vibration un motif un sourire sans visage
et si je parle c’est le monde qui parle à travers moi une seule voix dédoublée multipliée retournée comme une vague transparente où la beauté s’entend sans être nommée où le silence fait signe où la joie coule comme un fleuve sans rive aucune séparation rien que l’unité infinie se reconnaissant elle-même dans l’éclair du maintenant


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