dimanche, novembre 02, 2025


cette question 

qui témoigne pour le témoin 

est 

une des plus profondes 

de la pensée spirituelle et poétique moderne 

elle interroge la limite de toute parole humaine face à la vérité


elle 
vient de 

Paul Celan 









poète de l’après-catastrophe pour qui 
le langage porte à la fois la trace du monde détruit et la nécessité 
de dire malgré tout 

dans son contexte la phrase désigne l’impossibilité de rendre compte de l’expérience absolue  la douleur la mort  la perte  car même celui qui voit celui qui sait ne peut se porter garant de sa propre parole


symboliquement 
elle ouvre un abîme 

le témoin est celui qui a vu ce que nul ne devrait voir mais pour que son témoignage soit reconnu il faut encore un autre regard une écoute un relais or ce relais manque toujours la parole reste suspendue dans le vide entre le silence et la mémoire


philosophiquement 
la question rejoint le problème de la 

réflexivité de la conscience 


qui peut garantir la vérité de celui qui affirme 


à quel point le sujet parlant 

n’est-il pas lui-même pris dans ce qu’il veut attester 




dans 
une 
lecture 
mystique 


le témoin pourrait être l’âme 

celui qui témoigne pour elle le divin en elle-même 

le point silencieux qui voit tout sans parler 

la source de la parole 

avant la parole



cette phrase 
n’attend pas de réponse 
elle demeure un seuil où toute certitude 
s’efface et où ne subsiste qu’une écoute nue
celle de l’être devant 
le réel






















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