la tomodensitométrie
est ce regard qui traverse
le corps sans
le blesser
un regard qui ne se contente pas de la surface
mais qui cherche dans les profondeurs
la vérité silencieuse
des tissus
elle repose sur
la danse mathématique
des rayons X
qui tournent autour de l'être
comme
une couronne de lumière invisible
chaque tissu répond à cette lumière
par sa propre densité
par son propre
secret
la mesure devient image et l'image devient
connaissance
le corps apparaît
alors non plus
comme
une masse opaque
mais comme
une architecture de couches et de souffles
un paysage intérieur
où l'os se fait montagne
où l'organe se fait rivière
où l'air lui-même devient espace vide et nécessaire
le monde intérieur se révèle
en sections en coupes qui ne coupent rien
mais dévoilent ce que l'œil nu ne peut atteindre
dans ce processus
il y a
une métaphysique discrète
non pas une spéculation mais une évidence
le corps n'est jamais seulement ce qu'il montre
il est un champ de forces
où chaque structure
porte
une mémoire et chaque densité
une histoire
la tomodensitométrie rend visible ce tissu de réalités
elle révèle la continuité secrète
entre
la matière et la forme
entre
la santé et ses fragilités
elle ne remplace pas le souffle vivant
mais
elle en trace la cartographie
elle ne dit pas l'être dans son entier
mais
elle éclaire ses passages
ses frontières
ses tensions
elle est à la fois technique et contemplation
une manière pour la science de toucher avec précision
ce qui demeure caché
une manière de rappeler que l'organe
est aussi un mystère
et que la lumière qui le traverse en dessine
la vérité momentanée
dans le mouvement du vivant
je ne suis pas le corps
non pas parce qu'il serait rejeté
mais parce qu'il n'est qu'une expression
une forme passagère dans le flux de la conscience
le corps naît
change
vieillit
se défait
mais ce que je suis
demeure
comme
un espace ouvert
où passent
sensations pensées
mémoires
le corps appartient au monde des phénomènes
il est perçu
il apparaît dans le champ de l'expérience
tandis que ce que
je suis
est la présence même qui rend possible toute apparition
dans cette non dualité
il n'y a pas séparation mais dépassement
le corps est en moi
comme
une vague dans l'océan
et
je suis l'océan
l'océan qui accueille toutes les vagues
je ne suis pas le corps
parce que
je suis
plus vaste que ses limites
je suis la lumière silencieuse qui en fait
une forme vivante
une inquiétante étrangeté
surgit quand quelque chose paraît à la fois familier et étranger quand le connu se dédouble et devient trouble quand ce que l'on croyait maîtriser révèle une fissure un vertige une ombre c’est la sensation freudienne de voir le familier basculer dans une zone où il ne devrait pas être
l’inquiétante étrangeté ouvre une brèche dans le réel elle montre que le monde n'est jamais totalement stable que le quotidien porte en lui une profondeur inquiétante où logent le rêve le refoulé le secret ce n'est pas la peur franche mais la vibration subtile d'une vérité qui dépasse la forme apparente du réel
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