jeudi, novembre 20, 2025

 

vendredi 20 novembre 2025 à 15:00
je passe mon corps 
au scanner

la tomodensitométrie 

est ce regard qui traverse 

le corps sans 

le blesser 


un regard qui ne se contente pas de la surface 

mais qui cherche dans les profondeurs 

la vérité silencieuse 

des tissus 












elle repose sur 

la danse mathématique 

des rayons X 

qui tournent autour de l'être 

comme 

une couronne de lumière invisible  


chaque tissu répond à cette lumière 

par sa propre densité 

par son propre 

secret 


la mesure devient image et l'image devient 

connaissance


le corps apparaît 

alors non plus 

comme 

une masse opaque 

mais comme 

une architecture de couches et de souffles 


un paysage intérieur 

où l'os se fait montagne 

où l'organe se fait rivière 

où l'air lui-même devient espace vide et nécessaire 


le monde intérieur se révèle 

en sections en coupes qui ne coupent rien 

mais dévoilent ce que l'œil nu ne peut atteindre


dans ce processus 

il y a 

une métaphysique discrète 

non pas une spéculation mais une évidence 

le corps n'est jamais seulement ce qu'il montre 

il est un champ de forces 

où chaque structure 

porte 

une mémoire et chaque densité 

une histoire 


la tomodensitométrie rend visible ce tissu de réalités 

elle révèle la continuité secrète 

entre 

la matière et la forme 

entre 

la santé et ses fragilités


elle ne remplace pas le souffle vivant 

mais 

elle en trace la cartographie 


elle ne dit pas l'être dans son entier 

mais 

elle éclaire ses passages 

ses frontières 

ses tensions 


elle est à la fois technique et contemplation 

une manière pour la science de toucher avec précision 

ce qui demeure caché 


une manière de rappeler que l'organe 

est aussi un mystère 

et que la lumière qui le traverse en dessine 

la vérité momentanée 

dans le mouvement du vivant





ce jour la 
quelque chose est venue d'ailleurs

quelque chose 
qui dépasse le sujet comme

une inquiétante étrangeté

je ne suis pas le corps 


non pas parce qu'il serait rejeté 

mais parce qu'il n'est qu'une expression 

une forme passagère dans le flux de la conscience 


le corps naît 

change 

vieillit 

se défait 

mais ce que je suis 

demeure 


comme 

un espace ouvert 

où passent 

sensations pensées 

mémoires 


le corps appartient au monde des phénomènes 

il est perçu 


il apparaît dans le champ de l'expérience 

tandis que ce que 

je suis 

est la présence même qui rend possible toute apparition 


dans cette non dualité 

il n'y a pas séparation mais dépassement 


le corps est en moi 

comme 

une vague dans l'océan 

et 

je suis l'océan 

l'océan qui accueille toutes les vagues 


je ne suis pas le corps

parce que 

je suis 

plus vaste que ses limites

 

je suis la lumière silencieuse qui en fait 

une forme vivante





une inquiétante étrangeté 

surgit quand quelque chose paraît à la fois familier et étranger quand le connu se dédouble et devient trouble quand ce que l'on croyait maîtriser révèle une fissure un vertige une ombre c’est la sensation freudienne de voir le familier basculer dans une zone où il ne devrait pas être 

un objet 
une maison 
un geste 
un souvenir 

qui 
soudain 

semblent animés 
d'une vie 
autre 

l’inquiétante étrangeté ouvre une brèche dans le réel elle montre que le monde n'est jamais totalement stable que le quotidien porte en lui une profondeur inquiétante où logent le rêve le refoulé le secret ce n'est pas la peur franche mais la vibration subtile d'une vérité qui dépasse la forme apparente du réel















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