samedi, novembre 08, 2025

 

Sept propos sur le septième ange  Michel Foucault 


publié en 1978 aux éditions Fata Morgana est un texte rare et singulier dans l’œuvre de Foucault presque un objet poétique un fragment mystique plutôt qu’un essai philosophique au sens classique


ce petit livre ne relève pas du Foucault historien des savoirs Les mots et les choses Surveiller et punir ni du philosophe du pouvoir mais d’un Foucault écrivain proche ici d’un poète visionnaire

il s’agit d’un texte écrit pour accompagner des gravures de l’artiste Jean-Claude Béguin publiées par l’éditeur Fata Morgana  maison connue pour ses ouvrages à tirage limité entre poésie et métaphysique

le ton est prophétique fragmentaire presque biblique  Foucault s’éloigne de la démonstration conceptuelle pour s’abandonner à une parole inspirée hantée par la figure de l’ange


le septième ange 



























le chiffre sept renvoie à la plénitude 
à la fin d’un cycle au moment où la révélation atteint son terme

dans la tradition apocalyptique 
notamment dans l’Apocalypse de Jean 
le septième ange sonne la dernière trompette  

celle du dévoilement du jugement de la transformation du monde

chez Foucault cet ange n’est pas celui de la foi
mais plutôt 

un symbole de la limite  

le point où le langage
le savoir et la pensée se retournent sur eux-mêmes


le septième ange est celui du seuil de la fin des systèmes  
il annonce la possibilité d’un autre mode d’être au-delà de la structure
au-delà du pouvoir


Le texte est visionnaire elliptique poétique


Foucault 
s’y livre à une sorte de 

prophétie du dehors

il évoque 
des voix des souffles des mots 
qui cherchent à dire ce qui ne peut plus être pensé par 
les catégories de la raison

il écrit comme s’il franchissait la frontière 
entre le discours et le silence
entre l’humain et l’inhumain

ce n’est pas une mystique religieuse mais 
une mystique du langage 

le moment où la pensée devient pure vibration pure parole
sans garantie métaphysique


la fin du savoir et la venue du silence

dans Sept propos sur le septième ange Foucault reprend 
une obsession présente dans toute son œuvre 

la limite du savoir
la disparition du sujet 
la fin du langage comme maîtrise


mais ici
au lieu d’un diagnostic critique il en fait 
une expérience poétique 

il imagine le moment 
où tout s’efface où l’histoire la raison et la parole cessent 
où ne demeure 
qu’



un souffle 
un murmure  
une attente d'
une autre forme de présence




le septième ange 
c’est l’image de ce passage 
entre le monde du discours et celui de l’impossible 
entre la lumière et son 
extinction








Foucault et Fata Morgana    un miroir trompeur

le nom de l’éditeur Fata Morgana désigne 

un mirage
une illusion née de la lumière

ce n’est pas anodin  le texte lui-même fonctionne comme 
un mirage du savoir foucaldien  

une réverbération
une apparition brève où la philosophie se fait poème


l’ange comme la Fata Morgana est une figure de l’entre-deux
du visible qui se défait au moment même où 
on le perçois


Sept propos sur le septième ange  

une méditation 


la fin du langage et du savoir 

la présence du silence au cœur du discours 

la transcendance sans Dieu d’une parole qui se consume 

la pensée comme expérience du seuil comme passage




c’est
un texte d’exil intérieur 
une poésie du dehors où Foucault effleure 
ce qu’il n’a cessé 
de penser 



le 
point 
où  l’homme 
cesse d’être le centre du
discours



























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