un poème qui ne parle pas
mais qui laisse venir la voix de ce qui se retire
variations pour un nom effacé
je marche dans la phrase comme on traverse une clairière
sans y laisser de pas
le sol est de cendre claire
l’air tremble un peu
chaque mot se retourne contre lui-même
comme un oiseau surpris dans le miroir du vent
je ne dis rien pourtant cela parle
quelque chose remue dans l’épaisseur du silence
une mémoire sans visage
une main sans direction
je ne suis pas seul mais personne n’est là
il n’y a que cette rumeur de feuilles intérieures
où le temps s’égare doucement
Samuel Wood ou un autre
peu importe le nom
il suffit de ce peu de souffle
pour que la nuit se déplie un instant
et que le monde
encore
tente de se souvenir de sa voix

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire