vendredi, novembre 07, 2025


la langue vacille entre présence et absence
entre le dit et l’indicible


fragment flottant

l’ombre du mot se penche sur la table rien ne se nomme 
le café respire encore et dans le silence 
un tremblement invisible 
traverse la lumière












jeu de dédoublement

je dis je 

tu n’entends peut-être rien 
ou tout un écho se dissout entre les lignes 

les lettres sont là comme suspendues entre deux mondes 
et moi je m’efface en les regardant



suspension temporelle

le temps se coupe en tranches fines 

je goûte un instant puis un autre mais le mot qui pourrait le retenir 
fuit comme un vent léger et le blanc entre les mots 
devient présence



interstice du langage

ici les phrases s’arrêtent 

elles glissent entre ce que l’on voit et ce que l’on devine 
la signification se cache sous le souffle 
la ponctuation est un battement 
que je n’entends pas


poétique de l’absence

j’écris mais l’écriture me regarde à distance 

chaque lettre respire un secret que je ne pourrai jamais dire 
le vide se déploie dans le texte et devient 
texture de mon corps










le mot se pose sur la feuille et aussitôt s’évanouit le blanc le reçoit je regarde la lumière tomber sur le verre et le silence parle à ma place ici chaque lettre est un souffle suspendu un secret invisible le temps fuit entre mes doigts je ne peux retenir que l’ombre des phrases je dis un nom et il se retire à mi-chemin entre le souffle et l’air les lignes se plient et se déplient sans fin et moi je marche entre elles la page est pleine et pourtant vide tout est là et rien n’est dit un mot tombe sur un autre et ils hésitent avant de s’unir ou de se perdre la lumière des mots éclaire ce qui n’existe pas encore je tends l’oreille au silence et il me répond par des lettres invisibles le souffle des phrases devient paysage et je m’y promène sans toucher le sol chaque virgule tremble avant de disparaître dans l’oubli du texte les lettres s’écartent comme des vagues et le sens s’y noie je trace un mot mais il se détache de ma main et flotte dans l’air la page est une mer et les phrases des poissons translucides je prononce le nom et il revient transformé comme un écho muet tout est à la fois là et déjà parti le blanc retient ce que la langue abandonne je touche les mots mais ils glissent à travers moi comme l’eau le texte respire seul et je marche dans ses intervalles l’absence parle plus fort que la lettre et le souffle devient écriture
















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