dimanche, novembre 30, 2025

 




le sublime et celui qui le contemple 



le premier se dresse 
comme une forme trop vaste pour la pensée 

le second s’y mesure 
sans savoir encore qu’il se transforme

















le sublime n’écrase pas 
il dilate

il ne brise pas celui qui le regarde 
il l’agrandit de 
l’intérieur






le meilleur effet du sublime 
est en effet qu’il donne au contemplateur 

un œil qui grossit et arrondit

un regard qui cesse de découper le monde 
pour en épouser les courbes les profondeurs les immensités

l’œil agrandi ne cherche plus à saisir les choses 
il les laisse se déployer

l’œil arrondi ne juge plus  
il embrasse


ainsi 
le sublime 
loin d’être une montagne 
écrasante ou un océan terrible
devient

un maître silencieux 

il arrache 
le regard à ses angles
le roule dans une lumière plus ample
et fait du spectateur un espace capable d’accueillir 
ce qu’il croyait trop grand 
pour lui

ce n’est pas 
le sublime qui est gigantesque 
c’est l’homme qui en le contemplant se découvre soudain 
plus vaste



































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