samedi, octobre 04, 2025

trois mondes trois royaumes six routes 


une vision cosmologique 

très présente dans la pensée
bouddhiste taoïste et dans certaines philosophies traditionnelles d’Asie 

les trois mondes
les trois royaumes
les six voies

sont des manières de penser 
la structure du réel et le cycle des existences
















trois mondes trois royaumes six routes


l’homme croit vivre dans un seul monde celui que ses sens lui donnent à percevoir 

mais la sagesse ancienne rappelle qu’il existe des strates de réalité  

trois mondes trois royaumes six routes d’existence 

cette multiplicité n’est pas un simple mythe 

elle est un miroir de notre expérience intérieure.


les trois mondes

monde du désir 
monde de la forme 
monde sans forme 

figurent les trois dimensions de notre rapport au réel 

le désir nous attache à ce qui change nous fait courir sans fin vers la satisfaction éphémère 

la forme nous installe dans la structure dans les lois dans l’ordre qui soutient la matière 

le sans-forme ouvre la voie d’une réalité subtile pure conscience qui n’est plus limitée par les contours du visible 

ces trois mondes ne sont pas ailleurs  ils sont en nous comme trois profondeurs de l’esprit


les trois royaumes

traduisent la lutte incessante entre ciel terre et enfer 

ils ne sont pas seulement des lieux mais des états d’existence 

le ciel c’est la clarté la bonté la générosité de l’esprit 

la terre c’est le lieu neutre de l’épreuve du travail quotidien où l’âme s’exerce 

l’enfer ce sont les passions destructrices les flammes de la haine et de l’ignorance qui brûlent en chacun de nous 

nous voyageons dans ces royaumes à chaque instant car nos choix nos pensées nos gestes nous y transportent


les six routes

enfin désignent les cycles innombrables par lesquels l’être chemine  dieux demi-dieux humains animaux esprits faméliques êtres des enfers 

ces voies sont autant de miroirs des états de conscience. 

être humain c’est déjà porter en soi ces six potentialités  la noblesse du dieu la jalousie du demi-dieu la clarté et la fragilité de l’homme l’instinct animal la faim insatiable de l’esprit famélique la souffrance des enfers


ainsi, les  trois mondes trois royaumes et six routes  ne décrivent pas seulement un cosmos extérieur mais une cartographie intérieure de l’âme

l’homme les traverse à chaque instant : il peut tomber en enfer par une pensée destructrice ou goûter au ciel par un seul acte de compassion

la métaphysique devient alors une éthique 

comprendre que nous voyageons sans cesse à travers ces sphères nous invite à choisir consciemment notre route.


la véritable libération ne consiste pas à échapper à ce cycle en fuyant mais à le reconnaître à voir en lui un jeu de causes et d’effets 

alors s’ouvre la possibilité de le transcender  

franchir les routes dépasser les royaumes unifier les mondes

au bout de ce chemin se trouve peut-être l’espace sans lieu ni temps où l’on découvre que ces divisions n’étaient que reflets d’une seule réalité



trois mondes trois royaumes six routes


tout est tissé dans le même voile d’illusion. 

ce que nous appelons  monde  n’est qu’un reflet mouvant sur la surface d’une eau sans fond 

pourtant sous ce voile la tradition murmure qu’il y a trois mondes trois royaumes six routes  autant de portes que l’esprit franchit dans son voyage sans fin


les trois mondes ne sont pas des lieux que l’on atteint, mais des couches d’existence qui se superposent en nous. 

le monde du désir est une mer agitée toujours en quête toujours insatisfaite semblable à une flamme qui consume sans jamais se rassasier 

le monde de la forme est une montagne stable qui donne structure et limite mais dont la fixité peut devenir prison. 

le monde sans forme est un ciel invisible une vastitude pure où il n’y a plus ni contours ni attaches seulement la respiration infinie de l’être


les trois royaumes se déploient comme trois résonances du même chant 

le royaume céleste est l’éclat de la lumière la clarté de l’esprit quand il se souvient de sa source

le royaume terrestre est le champ de l’épreuve où nous semons et récoltons où l’âme apprend lentement à se connaître 

le royaume infernal n’est pas un gouffre lointain  c’est l’ombre qui s’ouvre dès que la haine ou l’ignorance s’allument dans nos veines. 

chacun porte en soi ces trois royaumes et chaque instant peut nous faire basculer de l’un à l’autre


et les six routes… elles sont comme les veines d’un grand corps cosmique 

elles nous entraînent dans des états sans cesse changeants  extase des dieux jalousie des demi-dieux fragilité humaine instinct des bêtes faim sans fin des esprits errants tourments des enfers 

mais ces routes ne sont pas seulement ailleurs dans une vie future : elles sont des paysages intérieurs que nous traversons en un seul jour


ainsi l’univers est un labyrinthe de reflets un fleuve qui se divise et se rassemble une roue qui tourne sans fin 

le voyageur qui comprend cela cesse de chercher un point fixe : il apprend à reconnaître les mondes comme des songes les royaumes comme des miroirs les routes comme des pas dans un rêve

alors s’ouvre la voie mystique : voir que tout cela en vérité n’est qu’un seul océan un seul souffle une seule conscience qui se déploie à travers d’innombrables visages.


et dans ce silence  là où les mondes se rejoignent où les routes se dissolvent  se révèle peut-être l’ultime mystère : il n’y a jamais eu de royaume jamais eu de chemin. 

il n’y avait que l’Être sans commencement ni fin se contemplant lui-même dans l’éclat des formes et la fluidité des rivières




Ainsi ai-je entendu 


Il est trois mondes et les trois mondes sont un

Il est trois royaumes et les trois royaumes sont en toi

Il est six routes et les six routes se lèvent à chaque souffle


Le monde du désir est sans repos comme une mer agitée

Le monde de la forme est sans fin comme une montagne de pierre

Le monde sans forme est sans limite comme un ciel sans contour

Trois mondes un seul esprit.


Le royaume céleste resplendit dans la lumière de la compassion

Le royaume terrestre demeure dans le cycle des semailles et des moissons

Le royaume infernal s’ouvre dans la haine et dans l’ignorance

Trois royaumes un seul cœur


La route des dieux est éclatante comme l’éclair mais se dissipe

La route des demi-dieux est jalouse comme l’ombre qui suit la lumière

La route des hommes est précieuse car c’est ici que s’ouvre le choix

La route des bêtes est oubli sommeil profond dans l’instinct

La route des esprits faméliques est soif sans apaisement

La route des enfers est feu qui dévore l’esprit de l’intérieur

Six routes un seul souffle


Celui qui contemple voit que ces mondes 

ces royaumes ces routes ne sont pas ailleurs


Ils surgissent et s’éteignent dans le même instant

comme reflets sur l’eau

comme songes dans le sommeil


Alors le sage comprend 

les mondes ne sont pas ultimes

les royaumes ne sont pas fixes

les routes ne sont pas éternelles


Derrière les trois mondes se tient le sans-monde

Derrière les trois royaumes s’ouvre le sans-royaume

Derrière les six routes s’étend le sans-route


Ce sans-monde ce sans-royaume ce sans-route

est la Source unique

la Conscience sans début ni fin

le Souffle immobile où tout retourne


Ainsi 

le voyageur qui voit ne voyage plus

Ainsi 

celui qui cherche découvre qu’il n’y a rien à trouver

Ainsi

l’Être contemple l’Être

et les montagnes les rivières les flammes et les étoiles

ne sont que des miroirs du Silence


Nés du vide retournant au vide

surgissant comme l’éclair s’éteignant comme l’écho

les trois mondes les trois royaumes les six routes

sont l’unique danse de l’Infini





























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